Ils annoncent un sit-in national, Les résidents reconduisent leur grève

Ils annoncent un sit-in national, Les résidents reconduisent leur grève

Le mouvement de contestation déclenché au début du mois par les médecins résidents se radicalise. Le syndicat national des médecins résidents algériens (SNMR) a décidé, à l’issue d’une AG des délégués de spécialités tenue en fin de semaine dernière à l’amphithéâtre du service de dermatologie de l’hôpital Mustapha Bacha Alger, de reconduire sa grève cyclique de deux jours (mardi et mercredi) et de tenir un sit-in national le 10 juin 2015 devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.

L’organisation syndicale a aussi annoncé le boycott des examens intercalaires quelque soit la forme pour toutes les spécialités et de ne plus reconnaître l’ancien carnet de résident comme moyen d’évaluation.

Des actions de protestation régionales sont aussi prévues dans les facultés de médecine. L’AG présidée par le SG du syndicat Mazit Amine et les membres du bureau exécutif a été consacrée à l’évaluation du taux de participation de chaque Wilaya et la rédaction d’une plateforme précise des revendications.

Le SG du syndicat des résidents a rappelé durant son intervention qu’aucune réponse officielle aux doléances soulevées lors de l’AG du 16 mai 2015 n’a été adressée de la part des ministères destinataires du préavis de grève, à savoir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Il avait soumis au vote l’option d’une médiation proposée par d’autres syndicats, mais la proposition fut rejetée à l’unanimité avec la décision de n’accepter aucun dialogue établi en dehors d’une rencontre officielle avec les tutelles concernées. Le SNMR est en fait affilié à la fédération nationale des travailleurs de la Santé (FNTS/UGTA).

Les délégués ont annoncé lors de cette AG que le taux de suivi de la grève a été de 80% à 100% dans l’ensemble des facultés, avec prédominance de la région de l’Oranie qui a enregistré un taux de 100% dans toutes les structures. Les différents délégués ont transmis ensuite leurs propositions, et il a été retenu de considérer la réforme pédagogique comme maître mot et principal vecteur de nos doléances.

«La question du service civil a été abordée par les régions du centre et de l’est, compte tenu de sa reconduction dans la nouvelle loi sanitaire dans une démarche régressive et une flagrante atteinte des libertés et malgré ses néfastes répercussions sur la santé du citoyen et la vie du médecin. Les propositions de notre Syndicat concernant cette loi sanitaire n’ont pas été prises en considération, contrairement aux autres syndicats».

Les délégués ont par la suite rédigé une plateforme de revendications commune comportant sept points : la mise en œuvre, après consultations d’experts et des représentants des résidents, du nouveau carnet du résident comme principal moyen d’évaluation, l’annulation de l’arrêté 709 du 06 décembre 2010, et procéder à l’élaboration d’un nouveau guide régissant le cursus de résidanat répondant aux normes mondialement reconnues, l’amendement de l’arrêté 101 du 11 octobre 2006 relatif à l’organisation et au fonctionnement des comités pédagogiques régionaux et nationaux de spécialités, en prenant en considération le droit des résidents de se faire représenter par un délégué élu au niveau de chaque comité pédagogique, la consultation par le ministère des experts dans tout le processus des réformes proposées, la définition d’un prorata du temps imparti à la formation universitaire en dehors des structures de stage, inexistant à présent, la révision de la formule du service civil et l’installation d’une commission mixte permanente de formation garantissant une bonne coopération pour le bon déroulement de la formation spécialisée.