Voilà un chiffre qui va certainement contraindre au silence les représentants de la fachosphère en France qui s’alarment de la hausse des migrants et plus généralement de la présence de millions d’Algériens sur le territoire. Une nouvelle étude publiée ces jours-ci par l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) montre non seulement que les étrangers représentent une part dérisoire de la population mais aussi que le nombre de ceux qui viennent d’Afrique (berceau traditionnel de l’immigration en France) est en baisse.
Se basant sur le dernier recensement réalisé en 2015, cette étude révèle que 6,2 millions d’immigrés vivent en France. Ce qui représente 9,3% de la population totale. Selon l’Insee, 2,4% des immigrés, soit 39% ont obtenu la nationalité française. Jusqu’à 2015, 44,6% des immigrés vivant dans l’Hexagone sont nés en Afrique contre 35,4% nés en Europe. La plus grande communauté vient d’Algérie. Elle représente 12,8% de la population immigrée, suivie par les Marocains (12%), les Portugais (10,1%), les Italiens (4,6%), les Tunisiens (4,4%), les Espagnols (4%) et les Turcs (4%). L’Insee estime que 52% des immigrés sont originaires des sept pays susmentionnés.
À partir de 2016, une évolution concernant les provenances prédominantes des immigrés a été néanmoins constatée. Les personnes arrivées des autres pays d’Europe sont devenues majoritaires. Elles représentent 37% de l’immigration totale contre 35,7% d’Africains qui ont rejoint la France la même année. Les plus grands contingents sont représentés par le Maroc (8,2%) et l’Algérie (7%). Suivent les Italiens (4,5%), les Portugais (4,3%), les ressortissants du Royaume-Uni (4,3%), les Espagnols (3,6%), les Tunisiens (3,3%), les Roumains (3,2%) et les Chinois (3,1%).
Selon l’Insee, La population immigrée en France progresse en effectif et en pourcentage de la population totale depuis 1946. Elle correspond à 9,3% de la population vivant en France en 2015, contre 7,4% en 1975 et 5% en 1946. Analysant sa consistance, l’institut a rappelé que “jusqu’au milieu des années 1970, les flux d’immigration étaient majoritairement masculins, comblant les besoins de main-d’œuvre nés de la reconstruction d’après-guerre, puis de la période des trente glorieuses”.
La dégradation de la situation économique à partir de 1974 met un frein à l’immigration de travail. À la place s’est développée l’immigration familiale. “Depuis cette date, la part des femmes dans les flux d’immigration est croissante, qu’il s’agisse de regroupement familial ou non”, précise l’Insee, constant que 51% des immigrés sont des femmes en 2015, contre 44% en 1968. S’agissant du niveau d’instruction des immigrés récemment arrivés en France, l’étude révèle que la plupart sont détenteurs d’un diplôme secondaire (28%) ou universitaire (41%). Pour autant, leur accès au marché du travail reste légèrement plus compliqué que pour les Français. 66% occupent un emploi contre 69% pour la population locale.
S. L.-K.