Ils demandent une session de rattrapage de l’examen du DEMS: Le rassemblement des médecins résidents recalés empêché

Ils demandent une session de rattrapage de l’examen du DEMS: Le rassemblement des médecins résidents recalés empêché

Les manifestants, sans blouse blanche, ont été bloqués à l’entrée de l’ex-ITFC de Ben Aknoun, par des brigades antiémeutes.

Les médecins résidents, qui ont échoué à l’examen du diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS), ont été empêchés, hier matin, par les forces de l’ordre public, de tenir un sit-in, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur. Ils étaient une centaine environ, venus de Sidi Bel-Abbès, de Tiaret, de Blida, d’Annaba, d’Oran, ainsi que des hôpitaux du Centre pour réclamer l’organisation d’une session exceptionnelle de l’examen de DEMS, puisque le ministre de tutelle refuse de tenir une session de rattrapage.

En fait, les manifestants, sans blouse blanche, ont été bloqués tout à fait à l’entrée du secteur de l’ex-ITFC de Ben Aknoun, par des brigades antiémeutes. Le site en question abritant des établissements universitaires (l’École supérieure de journalisme et la Faculté de sciences politiques) était quadrillé par des policiers antiémeutes.

Les forces de sécurité ont dû se redéployer tout au long du chemin menant jusqu’au siège du département de Tahar Hadjar. Des fourgons de casques bleus et des 4×4 des brigades mobiles sont stationnés dans le parking attenant au siège de la Direction générale des forêts. Des policières encadrées par des officiers scrutent le moindre mouvement des résidents. Elles contrôlent l’identité des passants. L’instruction semble être donnée pour empêcher les médecins de marcher et de se rassembler devant le ministère. L’alerte était, en fait, maximale. En petits groupes, de futurs spécialistes ont tenté de se rassembler non loin du bâtiment abritant les locaux d’une banque étrangère ou encore devant l’entrée principale de la Faculté de sciences politiques.

D’autres Demsistes étaient bloqués au niveau du chemin Doudou-Mokhtar. Néanmoins, une trentaine de Demsistes, la majorité des femmes, ont réussi à tromper la vigilance des policiers pour contourner le dispositif, afin d’atteindre l’entrée du ministère de l’Enseignement supérieur. “Nous avons caché notre identité, chacun de nous a décliné une profession autre que celle de médecin”, témoignera un futur spécialiste en neurochirurgie. Sans brandir une quelconque pancarte, des résidents en sciences médicales ont affiché, cependant, leur profession à l’agent d’accueil du ministère, histoire d’obtenir une audience. Sous l’œil vigilant des policiers, un Demsiste exclu de l’hôpital nous a pris à témoin pour nous raconter ce qu’endurent les résidents recalés. “Nous sommes venus aujourd’hui dans l’espoir de convaincre la tutelle de nous organiser une session exceptionnelle de rattrapage. Nous sommes 876 Demsistes à avoir échoué, nous sommes abandonnés. Nous sommes déjà renvoyés par les chefs de service ou les directeurs. La seule issue possible à notre problème est la tenue d’un nouvel examen du DEMS. Et cette solution devra naturellement arranger les pouvoirs publics qui se plaignent du manque de médecins spécialistes à l’intérieur du pays.”

Un autre résident en neurochirurgie nous signale avoir été reçu, hier matin, par un cadre de la direction en charge de la post-graduation. “La personne qui m’a reçu s’est montrée très sensible à notre cause, tout en rappelant que la décision d’organiser une nouvelle session la dépasse. Cette personne m’a, néanmoins, conseillé de sensibiliser les doyens des facultés”, expliquera notre interlocuteur, avant d’ajouter : “Nous sommes venus aujourd’hui pour demander au ministre de tourner la page de la grève comme il l’a fait pour les autres cycles de résidanat.”

Hanafi H.