Ils exigent la généralisation de l’enseignement de Tamazight: Des élèves boycottent les cours à Béjaïa

Ils exigent la généralisation de l’enseignement de Tamazight: Des élèves boycottent les cours à Béjaïa

Le boycott des cours, dans les paliers moyen et secondaire, pour réclamer la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe, s’étend et fait tache d’huile.

Des élèves de certains établissements scolaires à Béjaïa, notamment ceux du palier secondaire, ont décidé spontanément de boycotter, hier, les cours pour revendiquer “l’enseignement obligatoire de la langue amazighe et sa généralisation”.

Il s’agit, apprend-on de sources concordantes du secteur de l’éducation de Béjaïa, des lycéens du Technicum de Sidi-Aïch, du lycée Debbih-Cherif d’Akbou et ceux d’Akfadou, d’El-Kseur et d’Aokas. Les lycéens de ces trois localités, précisent nos sources, ont déserté les bancs de leur établissement scolaire depuis avant-hier.

C’est à partir de ces trois régions que le mouvement de protestation des lycéens est lancé avant que ceux de Sidi-Aïch et d’Akbou leurs emboîtent le pas hier. “Effectivement, les élèves des lycées de ces régions ont boycotté les cours depuis hier à Aokas, à Akfadou et à El-Kseur. À El-Kseur, en plus des lycéens qui ont boycotté les cours, les collégiens de cette ville ont déserté leur collège pour investir la rue”, nous a confirmé le coordinateur de wilaya de Béjaïa du Cnapeste, Slimane Zenati. Il est à souligner que ce mouvement de boycott des cours par ces lycéens et la marche des collégiens sont suscités par des rumeurs ayant circulé, notamment sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours, faisant état de certaines régions du pays où l’enseignement de la langue amazighe est refusé par les élèves et leurs parents. Paradoxalement pour le même motif, c’est-à-dire qu’ils refusent que tamazight soit enseignée que dans certaines wilayas. La photo d’une marche de parents d’élèves à Jijel contre l’enseignement de la langue amazighe,  non authentifiée, a été postée sur les réseaux sociaux au début de l’année scolaire en cours.

D’où cette protestation des élèves à Béjaïa, et bien avant les lycéens et collégiens de certaines régions de la wilaya de Tizi Ouzou, pour exiger des pouvoirs publics une décision pour “l’enseignement obligatoire et non facultatif de la langue amazighe et sa généralisation à travers tous les établissements scolaires du pays”.

Ce boycott des cours par les lycéens de ces cinq localités de la wilaya risque de faire tache d’huile. En effet, il risque de se propager à travers tous les établissements scolaires de Kabylie si le pouvoir ne les rassurre pas sur le caractère obligatoire de l’enseignement de la langue amazighe et de sa généralisation, et si leurs parents ne s’impliquent pas pour épargner à la région un boycott scolaire bis.

L. OUBIRA