La coordination des imams menace une nouvelle fois de recourir à une grève nationale si le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs ne cède pas.
Les imams ne comptent pas mettre fin à leur mouvement de protestation. Les récentes déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, sur l’impossibilité d’une revalorisation salariale n’ont pas été au goût des contestataires. Le secrétaire général de la Coordination nationale des imams, Djelloul Hadjimi, a soutenu qu’il ne fera pas marche arrière et que cette revendication doit être satisfaite à tout prix.
Il a en outre indiqué que les promesses avancées par Mohamed Aïssa portant sur l’étude du reste des doléances soulevées par les imams ne se concrétiseront sûrement pas sur le terrain, ajoutant que la coordination attend de «vraies garanties». Djelloul Hadjimi a ainsi réitéré sa menace de recourir à une grève qui aurait pour conséquence de paralyser toutes les mosquées du pays. Mohamed Aïssa avait annoncé la semaine dernière que les préoccupations des imams seront prises en charge après la présidentielle. Au passage, il avait évoqué la revendication inhérente à la revalorisation salariale, affirmant que cela est inenvisageable. La plateforme de revendications portée par les imams comporte entre autres «la révision du statut de l’imam et la revalorisation salariale…».
Il faut rappeler que le salaire moyen d’un imam est à peu près de 40.000 DA. Chose que n’ont pas manqué de rappeler des sources du ministère des Affaires religieuses, estimant que la conjoncture économique du pays ne «permet nullement d’opérer une augmentation des salaires».
Le 10 du mois en cours, la coordination avait fait savoir qu’une lettre avait été adressée à un plus haut niveau, la présidence de la République en l’occurrence. Mais jusque-là aucune suite n’a été donnée. Les 200.000 membres que compte ce syndicat ont ainsi affiché un certain pessimisme quant à la bonne volonté des autorités sollicitées.
Lesquelles, a-t-on jugé, «font la sourde oreille et n’ont pas l’intention de régler les choses». Le recours à la manifestation «pacifique» impose, d’après les protestataires, comme la dernière carte à jouer, dans l’espoir d’attirer l’attention du gouvernement «sur les conditions peu enviables» des imams en Algérie. La liste des réclamations comprend également le souhait de bénéficier de primes, d’un logement de fonction, un véhicule de service, des promotions aux grades supérieurs, plus de sécurité dans l’exercice de ce métier et la dépénalisation des actes et prêches des imams. Les imams appellent le ministère des Affaires religieuses à réfléchir encore sur l’augmentation des salaires des imams afin d’éviter que les tensions ne s’enveniment entre les deux parties.