À la veille du mois de Ramadhan, l’Union nationale des boulangers fait une sortie assez surprenante. Bien que la farine, principal élément pour la production du pain, soit subventionnée par l’État, ceci n’aurait pas suffi aux boulangers.
Ils revendiquent que le prix de la baguette de pain soit revu à la hausse de sorte qu’elle ne soit pas cédée à moins de 10 DA. C’est une menace qu’a brandie, hier, l’Union nationale des boulangers, lors d’une conférence de presse au siège de l’UGCAA à Alger.
Youcef Kalafat, qui en est le président, a annoncé qu’un sit-in sera organisé, jeudi 11 juin, devant le siège du ministère du Commerce lors duquel prendront part des boulangers de différentes régions du pays. Kalafat explique que la décision a été prise à l’issue du conseil national de son Union, tenu le 30 mai dernier, et a ajouté que si la tutelle continue de faire la sourde oreille, il sera alors question d’une grève générale et illimitée. «Nous allons nous rassembler devant le siège du ministère jusqu’à ce que les responsables nous reçoivent», a-t-il lâché, rappelant que le même département a été saisi, à deux reprises, sans qu’aucune suite ne soit donnée.
Le conférencier a précisé, par la suite, que la principale revendication de l’Union des boulangers est bel et bien la révision du prix de la baguette de pain. Selon lui, ce produit de large consommation est vendu, depuis mars 2013, à 10 DA après l’approbation de l’ex-ministre du Commerce, Mustapha Banbada. «Nous avions eu son accord, à l’époque», assure-t-il d’emblée, avant de poursuivre que maintenant avec l’installation du nouveau ministre, Amara Benyounès, l’on voit les choses changer.
En effet, Kalafat indique que des brigades de contrôle du ministère du Commerce seraient actuellement en train de sillonner le territoire national, pour verbaliser les boulangers qui vendent le pain à 10 DA. «J’ai, moi-même, été verbalisé et mon affaire est entre les mains de la Justice», reconnaît-il.
Toujours dans le même cadre d’idées, Kalafat a estimé qu’il est normal que la baguette se vende à 10 DA, tenant compte des charges lourdes qui tombent sur les gens du métier.
Le sit-in, qui aura lieu le 11 juin, n’est qu’un signe d’avertissement, maintient le porte-parole des boulangers, qui signale qu’un préavis de 8 jours sera donné à la tutelle, pour trouver une solution au problème, sinon une grève illimitée sera déclenchée. S’agissant, par ailleurs, du programme dessiné pour le mois de carême, dans le cas où l’Union obtient gain de cause, Kalafat assure que toutes les boulangeries assureront leur service normalement pour qu’il n’y ait pas de manque, sachant que la demande est toujours vue à la hausse, durant cette période.
Concernant l’Aïd, le même intervenant indique qu’un autre conseil national se tiendra au cours de la deuxième semaine du Ramadhan pour préparer les listes des boulangeries qui devront assurer la permanence. Cette opération, précise-t-il, se fera en concertation avec les directions de commerce des 48 wilayas.
Ania Naït Chalal
