Gros coup de filet pour les services de la police judiciaire de l’aéroport national Houari Boumediene ce lundi. En collaboration avec la brigade de lutte contre le trafic d’immigrants et la traite des personnes, les agents de la DGSN ont réussi à démanteler un réseau opérant la falsification de titres de séjours pour les résidents étrangers en Algérie.
Demandant des sommes importantes en échange de leurs services, le groupe octroyait de fausses cartes de résidence en Algérie à leurs « clients ».
Une ancienne policière à la tête d’un réseau de falsification de titres de séjours à Alger
Les services de police judiciaire ont démantelé une organisation criminelle spécialisée dans la falsification de cartes de séjour pour des ressortissants étrangers ce lundi. Les membres de cette organisation étaient originaires de Syrie et du Maroc, et ils demandaient des sommes allant de 20 à 80 millions de centimes pour leurs services. Les enquêtes ont révélé que ces cartes n’étaient pas enregistrées dans les fichiers électroniques des étrangers résidant en Algérie.
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Le gang était dirigé par une ancienne policière, qui se chargeait de récupérer les documents administratifs des ressortissants étrangers pour les remettre à ses complices, les suspects répondant aux initiales « B.N. » et « M.S. »Les investigations menées dans cette affaire ont abouti à l’arrestation de 6 autres suspects de nationalités marocaine et syrienne.
De fausses cartes de résident contre 20 millions de centimes
L’affaire commence le 13 juin 2023 à 11 heures, lorsque la police des frontières de l’aéroport Houari Boumediene réussit à arrêter un premier suspect de nationalité syrienne et résidant en Algérie. Soupçonné de falsification sur sa carte de séjour, ce dernier allait embarquer pour Beyrouth à bord d’un avion de la compagnie Qatar Airways.
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Lors de l’interrogatoire, le suspect a déclaré avoir obtenu la carte auprès d’une personne résidant à Aïn Naadja, contre la somme de 20 millions de centimes. Il avait déjà obtenu une première carte auprès de cette même personne en 2019 pour le même montant.
Après son arrestation, l’ancienne policière cheffe de gang a reconnu à son tour sa participation à l’obtention de cartes de séjour étrangères aux personnes arrêtées. Cette dernière a affirmé avoir participé à trois opérations en échange de 11 millions de centimes. Elle a confirmé qu’elle remettait les dossiers à un des complices, qui les transmettait à son partenaire, chargé d’obtenir les cartes moyennant des sommes. Le prix d’une fausse carte variait ainsi entre 20 et 15 millions de centimes.
Trafic de cartes de séjour : de lourdes peines prononcées à l’égard des accusés
Dans le cadre de ce procès, le procureur général du tribunal correctionnel de Dar el Beida a demandé une peine de 4 ans de prison ferme et une amende de 400 000 dinars algériens à l’encontre des trois principaux accusés, à savoir l’ancienne policière ainsi que ses complices « B.N. » et « M.S. ».
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Ce dernier a également demandé une peine de 2 ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars algériens pour les autres accusés, ainsi qu’une peine de 5 ans de prison ferme avec mandat d’arrêt contre un fugitif répondant aux initiales « J.B. ».