Au moment où de folles rumeurs circulaient sur l’état de santé du chef de l’Etat, dont certains le donnaient pour hospitalisé à l’étranger, et sur une éventuelle remise en cause de la position officielle par rapport à la question sahraouie, deux hauts responsables de l’Etat se sont mobilisés pour apporter certaines précisions.
Le premier dans un média lourd algérien à forte audience (Djzaïr News), comme pour rassurer l’opinion publique nationale, et le deuxième dans un média étranger (le journal Le Monde), très influent, comme pour rassurer l’opinion publique internationale.
Le message véhiculé au moment où certains acteurs politiques doutaient de la paternité des décisions présidentielles : rassurer d’abord sur l’état de santé du Président et affirmer, ensuite, que c’était lui le seul décideur.«C’est le Président qui décide. Il n’est pas dans un cachot. Le Président dirige le pays sur les plans politique, militaire et diplomatique. Il a un gouvernement qui applique son programme, lui fait des exposés et suit ses orientations», a assuré Ahmed Ouyahia.
«Le pays est dirigé par le président de la République. Les grandes décisions ne sont prises que par lui-même ou avec son assentiment. Il suit les affaires du pays et donne ses instructions au jour le jour», a tonné, de son côté, Abdelmalek Sellal, précisant que Bouteflika n’a pas quitté l’Algérie pour se faire soigner en Europe.
Pour rassurer encore davantage, le Premier ministre a ajouté qu’il était «tous les jours» en contact avec le Président.
Les sorties simultanées et le message véhiculé par les deux responsables ont-ils été calculés ou sont-ils plutôt le fait du hasard ?
Il faut dire que devant la multiplication des critiques et des doutes, une (des) réaction(s) officielles s’imposai(en)t vu la gravité et l’ampleur prises par les évènements. La démarche des 19-4 qui demandent toujours à rencontrer le chef de l’Etat a provoqué des inquiétudes et suscité les interrogations de la classe politique et des chancelleries étrangères.
La visite du Premier ministre maltais en Algérie est tombée, elle aussi, à point nommé pour démentir toutes les rumeurs relatives à l’évacuation du Président.
Le chef de l’Etat a reçu le responsable maltais sous les caméras de la télévision. Mais la classe politique, les observateurs et les Algériens en général sont-ils rassurés pour autant ?
Ahmed Ouyahia a rectifié également une autre bourde commise par le patron du FLN qui a osé remettre en cause la position algérienne sur la question du Sahara occidental. Ouyahia a réitéré la position algérienne en défendant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.Karim Aimeur