Les souscripteurs crient leur désarroi
Le quartier de Saïd Hamdine, sur les hauteurs d’Alger, a, une fois de plus, vécu hier, une matinée peu ordinaire. Et pour cause, les bénéficiaires des logements AADL, site de Draria, programme 2002 étaient nombreux à y affluer dès les premières heures de la matinée.
Par cette énième action, ces derniers au nombre avoisinant les 350 personnes composées essentiellement de pères de familles étaient du rendez-vous pour dénoncer encore une fois l’indifférence imposée par la direction de l’AADL quant à une revendication «toute légitime», celle d’être recasés dans le site de Ouled Bouzid, dans la commune de Draria.
«Comment se fait-il qu’on nous fasse traîner depuis 10 longues années, nous qui nous sommes acquittés comme le stipule la réglementation, de la première tranche du montant des 1 216 logements en question », se sont-il interrogés. La colère mêlée à la déception et surtout l’incompréhension, se lisait sur tous les visages. À force de leur prêter une oreille attentive, l’on saura facilement que le marasme de ces souscripteurs du programme de 2002 a dépassé le seuil de la patience.
«Les responsables de l’AADL ont complètement changé de stratégie concernant la gestion et la distribution des logements du site de Draria en choisissant la voie du mensonge, car après qu’ils nous aient informés que la distribution des logements en question se ferait au courant de l’année en cours, ils nous racontent encore une histoire déjà entendue. L’on ne cesse de nous répéter que nos logements sont en cours de construction.
Nous sommes prêts à tout moment à apporter toutes les preuves matérielles nécessaires quant aux mensonges de l’AADL car nous disposons de photographies prouvant l’édification d’une vingtaine d’immeubles dans le Site de Draria destinés au préalable pour les bénéficiaires du programme de l’année 2002 et qui seront sans nul doute attribués à des personnes étrangères à ce programme. Nous avons également appris que le syndicat des travailleurs de l’AADL prétend qu’il est en droit de bénéficier de ces mêmes logements.
Chose que nous n’accepterons jamais», ont-il laissé entendre d’une seule voix. Avant d’ajouter : «nous ne demandons rien de miraculeux, juste à ce que justice soit faite». Devant les portails de la direction de l’AADL qui étaient fermés, la tension ne cessait de monter. «Vous voyez, le Dimanche est une journée de réception, et malgré cela, on nous laisse plantés ici sans trop se soucier», a déclaré une dame.
Il a fallu attendre 11 heures pour que quatre délégués soient reçus par un cadre de l’AADL. En effet, le directeur commercial de l’AADL a demandé à voir des représentants de ces souscripteurs. La réponse ne s’est pas trop faite attendre, à peine une vingtaine de minutes avec la sortie des délégués déçus.
«On s’attendait à une réponse plus clémente mais voila que le responsable en question a poussé le bouchon au bout. Il n’a rien voulu entendre de nos doléances. Il est allé plus loin dans ces propos en nous informant que nous devrons attendre encore 10 ans s’il le faut », a indiqué l’un des délégués.
« S’agissant des 800 autres logements inclus dans ce même programme de 2002, «ils seront distribués à qui nous voulons nous a déclaré le responsable de l’AADL qui nous a reçus», a encore souligné un autre délégué. Ceci dit, la situation reste des plus tendues entre les deux parties.
«Que notre message soit clair. Nous ne baisserons jamais les bras. On est là aujourd’hui et on y reviendra à chaque fois. L’AADL assumerait pleinement les conséquences de toutes mauvaises tournures des choses dans les jours à venir », ont-ils encore affirmé.
À noter enfin que les souscripteurs du programme AADL 2002 interpellent le président de la République afin d’intervenir et de mettre un terme à un calvaire qui dure depuis déjà 10 ans.
Farid Houali