Ils ont parcouru plus de 30 km à pied :Les migrants maliens prêts à tout pour rejoindre leur pays

Ils ont parcouru plus de 30 km à pied :Les migrants maliens prêts à tout pour rejoindre leur pays

Après une longue attente dans le camp des migrants dressé le 22 juillet écoulé à la sortie sud de Tamanrasset, les ressortissants maliens sont vraisemblablement prêts à tout pour rejoindre leur pays.

Le regard déterminé, ils sont plus de 400 Maliens, victimes des derniers affrontements survenus dans cette wilaya du Grand-Sud, à vouloir rentrer chez eux à pied en bravant, encore une fois, le risque d’une traversée périlleuse.

Les mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent et le manque de prise en charge alimentaire au camp auraient motivé cette décision, a-t-on appris auprès d’un responsable au fait du dossier, qui a tenu à préciser que le rapatriement volontaire de 494 Maliens, prévu le 21 juillet, a été retardé en l’absence d’une autorisation devant être délivrée par les autorités nigériennes conformément aux règles diplomatiques d’usage puisque l’itinéraire choisi par les autorités maliennes pour des raisons purement sécuritaires devrait passer par le Niger et Ouagadougou avant de rallier Bamako.

Las d’attendre, plus de 500 migrants ont pris leur courage à deux mains pour se lancer dans une nouvelle aventure et amorcer la marche, mercredi, en empruntant la route menant vers la ville frontalière d’In Guezzam. Selon notre source, ils ont parcouru plus de 30 km à pied avec la ferme détermination de fuir la précarité et l’ingratitude. Une décision qui a vite fait réagir les autorités de la wilaya de Tamanrasset qui auraient mobilisé des moyens de transport pour récupérer les migrants en pleine route et qui ont franchi le village d’Amsel où ils ont marqué une petite halte pour reprendre leurs forces.

Notre source fait savoir que la wilaya de Tamanrasset a fait la proposition d’un changement d’itinéraire en passant par Timiaouine et Gao pour atteindre Bamako sans avoir à attendre l’autorisation du Niger qui a sérieusement compromis l’opération de rapatriement. Cependant, la proposition a été rejetée en raison du conflit qui oppose les deux communautés targuies, Ifogas et Idnan, dans cette région gagnée par l’insécurité. Fort heureusement, les autorités de Niamey ont fini par lâcher du lest en délivrant le précieux document susceptible de soulager des centaines de Maliens désirant retourner au bercail.

Ils pourront ainsi rejoindre Bamako en passant par le Niger et le Burkina Faso. Dans une déclaration à la presse, le consul général du Mali à Tamanrasset, Abderrahmane Galla, a fait savoir que ses compatriotes seront transportés à bord de camions jusqu’à Arlit (nord du Niger) où ils seront transportés par la suite à bord de bus confortables jusqu’à Bamako en passant par Ouagadougou. Quelque 510 Maliens sont concernés par cette opération qui a été, rappelons-le, retardée en raison du changement d’itinéraire et de l’absence des autorisations des autorités nigériennes et burkinaises.

Le Burkina Faso a, certes, donné l’autorisation de traverser son pays depuis plusieurs jours, mais le Niger n’a délivré l’autorisation que jeudi, explique Abderrahmane Galla. Le premier convoi a pris le départ, hier, vendredi, et parcourra ainsi plus de 3 000 km avant d’atteindre la capitale malienne, Bamako.

L’opération, indique-t-on, sera supervisée par le Croissant-Rouge algérien, une délégation médicale et un dispositif de sécurité qui sera chargé d’escorter les migrants jusqu’à In Guezzam.