Ils opèrent à bord de motos : Des malfrats écument l’autoroute Oran-Mostaganem

Ils opèrent à bord de motos : Des malfrats écument l’autoroute Oran-Mostaganem

Les automobilistes sont la proie des guet-apens tendus sur l’autoroute. Les gendarmes sont sur le pied de guerre.

L’autoroute est devenue une menace pour la sécurité des citoyens. «Il ne faut surtout pas tenter de résister en cas d’agression par les pirates de l’autoroute pour avoir la vie sauve», a indiqué un gendarme. Il est recommandé d’informer aussitôt les gendarmes du poste le plus proche, a-t-on ajouté.

Malgré la traque déclenchée à leur encontre, des malfrats et racketteurs, à bord de motos, occupent plusieurs tronçons de l’autoroute liant Mostaganem à Oran faisant de celle-ci leur fief. Plusieurs personnes ont été victimes de rackets au lieudit Sidi El Bachir dans la commune de Bir El Djir.

La criminalité est à son comble dans cette bourgade située à l’entrée immédiate à l’est d’Oran tandis que les arrestations sont tout aussi nombreuses. Il ne fait pas bon vivre à Sidi El Bachir, quartier né dans les années 1980, élargi durant les années 1990, décennie marquée par l’absence des institutions de l’Etat, ponctuée par les grands détournements fonciers. Plusieurs familles, venues des autres wilayas, y ont trouvé refuge après avoir fui les zones dangereuses.

Un homme, la quarantaine, a été poignardé et délesté du contenu de ses poches et de son portable, la semaine dernière, pendant qu’il déambulait le soir dans la localité de Sidi El Bachir dans la commune de Bir El Djir.

Quelques jours auparavant, une femme a failli perdre la vie agressée qu’elle fut par deux jeunes délinquants. Les habitants crient leur ras-le-bol. Ils racontent que les différentes agressions se terminent souvent mal. Elles se transforment en petits faits divers relatés dans les colonnes de la presse nationale et régionale. Les éléments de la gendarmerie ne roulent jamais trop vite à Sidi El Bachir. Leurs sorties sont souvent sanctionnées par des prises importantes.

Avant-hier dans l’après-midi, deux fourgons de la gendarmerie effectuaient une ronde à El Bachka. Quelques ombres furtives sont aperçues fuyant la présence des hommes verts. «Ici, la criminalité est le seul moyen de communication», a indiqué un gendarme.

Il explique que des dizaines de vols et d’agressions ont lieu chaque jour. Ils peuvent survenir dès que l’absence des gendarmes est remarquée. Pourquoi donc toute cette criminalité à Sidi El Bachir qui est pourtant la première vitrine de la wilaya d’Oran? Des questions qui n’auront jamais de réponse tant que les pouvoirs locaux continueront à occulter une dure réalité, le chômage. C’est ce qu’on nous a expliqué.

«Nous n’avons ni gaz ni assainissement, tandis que l’eau potable a déserté nos robinets depuis des lustres et le chômage ne semble pas constituer le casse-tête du pouvoir local». C’est ce qu’a déploré Bekhti, habitant du quartier populaire d’El Bachka. Faute de développement, des dizaines de familles vivent au rythme de cette incessante misère.

Des programmes et des budgets faramineux sont annoncés en grande pompe à chacune des sorties publiques des représentants du pouvoir local.

La soif et la sécheresse sont deux phénomènes récurrents à El Bachka. «On ne se rappelle de notre existence que pendant les campagnes électorales et après, plus rien, nous sommes vraiment marginalisés», regrettent plusieurs habitants de ce quartier qui abrite quelque 40.000 âmes. Ce sont-là autant de cris de détresse des habitants.

«Il faut tordre le cou au dogme miroitant qu’El Bahia est une République pétillante et libertine animée de jour comme de nuit», ont souligné des Oranais, expliquant que leur ville n’est ni Miami ni Nice. Cette wilaya aux multiples contrastes est aussi l’une des contrées où tous les maux sociaux se conjuguent à tous les temps accompagnés d’une misère sociale. Les misérables des temps modernes vivent à Sidi El Bachir, Hassi Bounif, Hassi Ameur, Ben Fréha, Boufatis, Tafraoui et El Braya.

«Ici, la vie n’est pas agréable», ont indiqué plusieurs citoyens révoltés par leurs conditions sociales. Mendicité, trafic de drogue, criminalité et prostitution y règnent en maîtres.

Ait Ouakli WAHIB