Ils refusent d’intégrer l’organisation initiée par Ould Abbès : Le RND, le TAJ et le MPA refusent le front populaire

Ils refusent d’intégrer l’organisation initiée par Ould Abbès : Le RND, le TAJ et le MPA refusent le front populaire

Écrit par Hichem Laloui

Le front populaire de soutien à Abdelaziz Bouteflika n’a pas eu l’assentiment des partis de l’alliance présidentielle. Le RND d’Ahmed Ouyahia, le TAJ d’Amara Ghoul et le MPA d’Amara Benyounès rejettent, chacun selon sa formule, l’initiative du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès qui se retrouve dans l’obligation de travailler avec des partis sans poids significatif sur la scène politique nationale.

Le premier à s’exprimer sur la question a été le RND, le parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui s’est dit « non intéressé d’intégrer d’une manière organique » le front populaire. Si le RND joue au plus fin pour rejeter l’offre, il n’en demeure pas moins que la finalité de la sortie du porte-parole du RND n’est autre qu’un rejet en bonne et due forme de l’initiative. Quelques jours après, c’est le chef de TAJ, Amar Ghoul, de lui emboîter le pas et d’émettre des réserves quant à la nécessité d’intégrer le front populaire tel que dessiné par Ould Abbès. Le chef de Taj a, lui, également, trouvé des subterfuges pour prendre ses distances vis-à-vis du front populaire version Ould Abbès. En effet, Amar Ghoul a appelé à l’élargissement du front à la société civile et aux institutions de l’Etat afin qu’il puisse vivre au-delà de la présidentielle de 2019. Là aussi, c’est une autre manière de poser des conditions auxquelles le front, dans sa conception initiale, ne peut s’accommoder, tant est qu’il est conçu comme une entité dans laquelle les adhérents seront obligés de s’y diluer.

Avant-hier, c’était à Amara Benyounès de rejeter l’initiative et de s’en prendre à son initiateur. Le chef du MPA a estimé que son parti «ne pourra en aucun cas intégrer un front piloté par une formation politique».

Le chef du MPA est allé jusqu’à critiquer cette démarche et accuser ses initiateurs de faire dans la manipulation. «Au final, c’est le chef de l’Etat qui soutient ces partis», a dit, en effet, Amara Benyounès à l’ouverture des travaux de l’université d’été de son parti à Zemouri, dans la wilaya de Boumerdès. Avec le refus des trois formations de l’Alliance présidentielle de renforcer le front de soutien au président Abdelaziz Bouteflika, c’est le secrétaire général du FLN qui en prend un coup avec l’échec de mobiliser les traditionnels soutiens au chef de l’Etat autour d’un front qu’il a conçu comme rempart et force de frappe pour défendre une autre mandature à l’actuel président. Cet échec ne peut être considéré comme un recul de ces partis dans leur soutien à Bouteflika, mais il reste, néanmoins, à connaître sous quelle forme les soutiens au président comptent s’organiser pour mener dans l’union la défense de la candidature du président si ce dernier décidait de rempiler pour un autre mandat à partir d’avril 2019.

A l’heure actuelle, seul le FLN tente de devancer ses pairs avec un discours soutenu et omnipotent sur la nécessité d’un 5e mandat pour Bouteflika, au moment où les autres soutiens préfèrent patienter un peu plus. Leur premier acte de prudence est le rejet de l’initiative d’Ould Abbès.