Des mal-logés de Haï Derb qui avaient refusé d’être recasés à Diar Errahma’ en attendant leur relogement, ont bloqué, dans la soirée de lundi, le Bd Maâta Mohamed El-Habib, à la place Valero. Ces familles qui sont à la rue depuis presque une semaine ont interpellé le wali d’Oran, pour un relogement dans les plus brefs délais, sans passer par la case ‘diar errahma’. Durant plus d’une heure, la route ainsi que le tramway ont été bloqués et il aura fallu l’intervention des services de sécurité pour calmer les esprits et rouvrir la route à la circulation. En début de semaine, plusieurs familles habitant le quartier populaire Derb avaient manifesté leur refus de rejoindre momentanément les locaux de Diar Errahma’ avec la promesse d’être relogées, dès dimanche, dans des logements neufs.
Un refus que les familles, qu’on a rencontrées dans le quartier, justifient par « l’absence de la moindre garantie » de la part des services administratifs chargés de cette opération de relogement. « On est venu nous voir mercredi pour nous annoncer un relogement à partir de dimanche. On nous a demandé de commencer à emballer nos affaires et les descendre au bas des immeubles pour entamer leur transport vers les nouveaux logements. Mais notre surprise fut grande quand on nous a annoncé que nos affaires allaient être transportées vers Diar Errahma et pas à nos nouveaux logements. On ne nous a donné aucun document officiel attestant cette décision de relogement. On nous demande de les croire sur parole et franchement on ne peut pas se permettre une telle mésaventure. On ne veut pas subir le même sort que les familles du quartier de Sidi El Houari auxquelles on a promis un relogement mais qui ont finalement passé plus de 20 ans dans des locaux de recasement.
Les familles concernées par ce relogement habitent des immeubles classés rouge’ par le CTC. Des immeubles dont l’état représente un danger certain, visible à l’œil nu, pour l’intégrité de leurs occupants, particulièrement, durant cette période de grande pluviométrie. C’est ce qui pourrait expliquer la démarche quelque peu, inhabituelle de la part des pouvoirs publics. Un relogement immédiat, en passant par la case Diar Errahma’, éviterait, en effet, une prise de risque que personne ne souhaite.
Dans le fond, les habitants des immeubles concernés comprennent très bien les motivations d’une telle démarche. Ce qu’ils comprennent moins, en revanche, c’est le fait qu’on ne leur a pas remis les attestations d’affectations comme il est d’usage. Une méprise qui a suffi à semer le doute et la suspicion parmi les familles, a-t-on affirmé. Deux immeubles situés au n°5, rue El Bordj et au n°1, rue Tamzoura, constitués respectivement 7 et 14 logements, seraient concernés par cette opération de relogement. Un troisième immeuble situé au n°10, rue Iveton, également en ruine, et où une famille dont l’appartement du 4ème étage s’est complètement effondré, semble avoir été omis de cette opération de relogement.
Houari Barti