La qualité de la formation universitaire fait défaut, les étudiants algériens préfèrent suivre leur formation supérieure à l’étranger.
Ils sont de plus en plus nombreux ces étudiants algériens qui rêvent d’une formation universitaire de qualité qui leur permettra d’ouvrir les grandes portes de l’avenir en s’insérant dans le marché du travail. Faute d’un système de formation de qualité, des milliers parmi les diplômés universitaires sont contraints au chômage, une situation qui a motivé leurs démarches pour suivre leur formation universitaire dans les universités étrangères, européennes en particulier. De par sa nature, la migration libre des étudiants algériens vers les universités étrangères est un phénomène difficile à cerner et à quantifier. «Les statistiques disponibles sur le nombre d’étudiants algériens sont peu fiables et les chiffres sont approximatifs», selon le ministre de l’Enseignement supérieur Tahar Hadjar.
Pour comprendre l’ampleur de ce phénomène, il suffit de prêter une bonne oreille au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui a reconnu «l’inefficacité du système de formation adopté à l’université». Une phrase qui résume le calvaire des milliers de jeunes Algériens qui quittent les bancs de l’université chaque année. Le chiffre avancé par l’ambassade de France en Algérie sur le nombre d’étudiants inscrits aux universités françaises, qui dépasse celui de 21.000 étudiants algériens explique la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui, le secteur de l’enseignement supérieur. L’inefficacité du programme de formation à l’université a motivé les démarches de milliers d’étudiants partis à la recherche de nouveaux horizons. Pourtant, les chercheurs ont alerté le gouvernement sur la gravité de ce phénomène, mais rien n’a été fait pour y faire face.
Parmi les mesures prises dans ce sens par le gouvernement, la suppression des bourses d’études aux étudiants, sous prétexte que les bénéficiaires de ces bourses ne reviennent pas au pays à la fin de leur études. Une décision qui n’a pas permis la réduction de ce phénomène. Ils sont des milliers à mettre la main à la poche pour payer des études supérieures à l’étranger dans l’espoir d’accéder à une formation supérieure de qualité qui leur permettra de prendre l’ascenseur social. Loin de cette image idyllique de l’université algérienne présentée par les pouvoirs publics qui vantent les réalisations d’énormes infrastructures, mais sur le plan de la qualité, aucune stratégie de développement n’a été adoptée depuis de longues années; le même problème est posé par les recruteurs.
En résumé, le gouvernement est resté dans l’expectative quant au phénomène de l’émigration des étudiants, au moment où les services consulaires des autres pays procèdent à une sélection des talents par des politiques actives de la migration, visant à attirer davantage le nombre d’étudiants algériens. Il suffit de faire une virée dans les centres culturels français en Algérie pour constater de près l’ampleur de ce phénomène. Même sur le plan économique, cette politique de sélection adoptée par les même services est beaucoup plus rentable. Les procédures à suivre pour l’obtention d’un visa d’études coûtent des sommes importantes aux postulants. Enfin, l’émigration n’est pas un phénomène propre à l’Algérie, mais l’ampleur qu’elle a prise ces derniers temps invite les consciences à réfléchir sciemment au problème de la fuite massive de nos étudiants. Pour cela, une stratégie est préconisée pour arrêter cette hémorragie. L’Algérie a des potentiallites pour assurer à ses enfants tous les moyens nécessaires et les mettre à leur disposition pour s’épanouir et évoluer dans la sérénité. Il faut juste mettre les compétences aux centres de décision.