ILS SONT TOUS ORIGINAIRES D’ORAN 9 harragas sauvés et 20 autres portés disparus au large de ténès

ILS SONT TOUS ORIGINAIRES D’ORAN 9 harragas sauvés et 20 autres portés disparus au large de ténès

La série des drames suite aux tentatives d’émigration clandestine vers les pays hors méditerranée continue. La dernière en date est celle qui a eu lieu jeudi dernier où 9 personnes ont pu être secourues et 20 autres portées disparues.

Selon des sources locales, tôt dans la matinée, un bateau battant pavillon libérien qui croisait au large de la côte ténésienne est intervenu pour porter secours à une embarcation qui avait pris la mer la veille à partir de la côte oranaise pour rejoindre l’autre rive de la Méditerranée avec à son bord 29 personnes, dont 3 enfants âgés de 2 ans et 6 jeunes hommes âgés entre 19 et 29 ans, qui ont pu être sauvés tandis que 20 autres sont portées disparues. L’embarcation de fortune ayant pris feu, attisé par la brise marine, il a touché les bidons d’essence stockés, ce qui a embrasé toute l’embarcation, selon les informations que nous avons pu recueillir de sources concordantes locales.

Mus par l’instinct de survie, les passagers ont préféré se jeter à l’eau mais seuls 9 d’entre eux ont pu être repêchés par l’équipage du bateau libérien. Cependant les corps des 20 autres passagers, des hommes et des femmes, n’ont pas été encore retrouvés malgré les recherches entreprises par les équipes des services concernés.

Pour ce qui est de l’identification des 29 personnes, il faudra attendre la conclusion de l’enquête ouverte par la Gendarmerie nationale. Tout ce que nous avons pu apprendre, est que ces personnes sont originaires essentiellement de la ville d’oran où l’annonce de ce drame a eu l’effet d’une bombe.

Dans les quartiers de Saint-Eugène, Cholet, Eckmuhl… la peine est immense et insupportable pour les proches et pour le voisinage, car chacun avait son histoire, sa misère et un rêve commun d’une vie meilleure ailleurs.

Ce vendredi au quartier de Saint-Eugène qui a perdu quelques-uns de ses habitants partis tenter «leur chance» ailleurs, tristesse et colère régnaient car, pour eux, si les victimes avaient trouvé une vie meilleure dans leur pays «on n’en serait pas là à espérer que la mer rejette leurs corps pour qu’on puisse les enterrer et apaiser la douleur de leurs parents et de leurs proches en ayant une tombe sur laquelle se recueillir».

Un autre de dire «Hasni (disparu lui sa femme et son fils), paix à son âme, n’aurait certainement pas pris le risque d’emmener femme et enfants s’il avait une vie stable ici. Seule sa fille a miraculeusement survécu (âgée de 2 ans) et compte parmi les blessés».

Toujours selon les témoignages qui leur sont parvenus des survivants, c’est l’un des harragas qui aurait attaché la fillette avec un gilet de sauvetage à un bidon et ainsi, elle a pu avoir la vie sauve. Le père de ce jeune homme explique en larmes que son fils est un excellent nageur et qu’il a espoir, même minime, qu’il a pu survivre en nageant. Un espoir que beaucoup parmi les proches nourrissent et pensent qu’il est possible que d’autres ont survécu puisqu’ils portaient leurs gilets de sauvetage et ont continué de nager.

«C’est pour ça qu’on voudrait que même les gardes-côtes d’Oran partent entamer les recherches aux côtés des autres gardes-côtes de Chlef, qu’attendent-ils ?».

Plusieurs proches de disparus se sont d’ailleurs rendus dans la wilaya de Chlef pour recueillir les témoignages auprès des survivants et exiger l’intensification des recherches.

Karim O. et Amel Bentolba