Ils sont venus des écoles supérieures d’Alger, Oran, Boumerdès et Blida,Des centaines d’etudiants marchent sur le ministere

Ils sont venus des écoles supérieures d’Alger, Oran, Boumerdès et Blida,Des centaines d’etudiants marchent sur le ministere

Des centaines d’étudiants relevant des huit Écoles nationales supérieures, de l’Ecole nationale de l’hydraulique de Blida, de l’Université de Boumerdès et ceux de l’Institut de maintenance et de sécurité industrielle d’Oran ont organisé, hier, un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour contester «le décret de la honte» qui dévalorise leur cursus et le retour au système classique.

Les étudiants protestataires appellent à l’instauration des écoles doctorales au niveau de toutes les grandes écoles et au changement des conditions d’accès aux écoles doctorales en remplaçant l’accès sur dossier par un accès sur concours écrit.

Ils étaient nombreux dès les premières heures de la journée pour dire «On est ingénieur», «SOS ingénieur en détresse», «Ingénieur sans valeur Algérie sans moteur» et d’autres slogans exprimant leur refus total au décret présidentiel n°10-315.

Ce dernier fixe la grille indiciaire des traitements des diplômés des écoles supérieures à un classement inférieur que celui du master. «Notre mouvement de protestation se poursuivra jusqu’à ce que nos revendications soient prises en charge.

Il est illégale de nous mettre à une classe inférieure que le master du moment où l’on travaille durement» disait un étudiant de l’École nationale polytechnique. «Le jour où on a accédé à l’école, c’est pour devenir ingénieur. Je ne vois pas la raison pour laquelle on nous dégrade» disait un autre. Vers dix heure trente, un représentant du ministère est sorti pour appeler les délégués des écoles à une réunion avec les cadres du ministère.

Cette réunion qui devait débuter à 11heure 30 s’est déroulée jusqu’à la fin de la journée sans pouvoir calmer la colère des étudiants. Sur le plan organisationnel, les étudiants organisateurs ont oeuvré pour éviter tout affrontement possible avec les agents de la police antiémeute qui étaient nombreux sur les lieux. «On n’est pas là pour casser ou causer des problème.

On est là pour défendre une cause claire et légitime» indique un étudiant de l’école nationale supérieure de la mer et l’aménagement du littoral». «Chaque organisateur d’école travaille pour organiser les rangs de son école afin d’éviter toute confrontation possible» Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, il était impossible d’obtenir la moindre information. « Les responsables sont en réunion, le chargé de communication est absent » sont les seules réponses qu’on a pu avoir au niveau de l’accueil.

Ainsi, les étudiants se sont demandés quelles sont les raisons pour lesquelles la réunion avec les délégués des écoles était faite séparément de celle des délégués des instituts et universités. «Parmi les protestataires aujourd’hui, il y a des étudiants de Boumerdès, de Blida, d’Oran mais ils n’étaient pas appelé à la réunion. N’est-ce pas une façon pour disperser nos rangs ?», s’est demandé une étudiante de l’Ecole nationale d’informatique.

Il est à noter que ce mouvement de protestation ne concerne pas seulement les écoles supérieures mais aussi toutes les universités du pays. Ainsi, un rassemblement des étudiants des différentes universités du pays sera organisé aujourd’hui devant le siège du département de Rachid Harraoubia.

Abla Selles

Les agents de sécurité “coordinateurs”

Aucun responsable du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne s’est montré communicatif par rapport au rassemblement des étudiants des écoles supérieures organisé, hier, devant le siège de la tutelle.

Ainsi, le représentant du ministère nous a indiqué que « les agents de sécurité sont les coordinateurs ». cette information reste à confirmer puisque c’est étonnant que le ministère de l’Enseignement supérieur ne trouve pas un fonctionnaire qui assure la coordination avec le étudiants.

Appel à l’annulation du décret présidentiel n°10-315

Les étudiants des différentes écoles supérieures, qui se sont rassemblés, hier, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, suite à l’appel de la Coordination des grandes écoles d’Alger, ont réclamé l’annulation du décret présidentiel n°10-315 et le retour au système classique.

Ils scandaient, haut et fort : «Décret de la honte», «Écoles supérieures, diplômes inférieurs !», «Rendez-nous notre valeur !», «Ingénieur extenué, humilié et méprisé par le décret !», «Non à l’injustice !», « SOS à l’ingénieur !», «On n’est pas des cobayes !», « Cinq ans de sacrifice, pas de bénéfice !» Les étudiants se sont montrés plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout de leur action.

«Notre mobilisation se poursuivra jusqu’à la satisfaction de nos revendications », ont-ils expliqué. «Si nos doléances ne sont pas prises en considération, nous continuerons notre combat jusqu’au bout, pour faire entendre notre voix au ministre», a déclaré un étudiant.

«On n’est pas des voyous, on est des étudiants !» ont scandé, encore, les étudiants en montrant leurs cartes d’étudiants face au dispositif sécuritaire déployé devant le siège de département de Rachid Harraoubia. Une plateforme de revendications a été déposée par une délégation de représentants des étudiants aux responsables du ministère de tutelle.

Celle-ci s’articule sur l’élaboration d’un statut particulier pour les grandes écoles. Celui-ci aura pour principale mission d’assure la valorisation des diplômes délivrés. Les étudiants appellent, également, à l’instauration d’ écoles doctorales et au changement des conditions d’accès à ces dernières. Il est à signaler que ce rassemblement a été maqué par la présence des étudiants des autres wilayas à l’image de Boumerdès, Blida et Oran.