Ils touchaient jusqu’à 600 millions/mois : 4 administrateurs de la « Issaba » poursuivis en justice

Ils touchaient jusqu’à 600 millions/mois : 4 administrateurs de la « Issaba » poursuivis en justice

Le procureur de la République près du tribunal du pôle économique et financier de Sidi M’Hamed a requis, ce mardi, une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars algériens contre quatre administrateurs.

Les accusés sont soupçonnés d’avoir géré illégalement des fonds et des biens appartenant à des hommes d’affaires impliqués dans des affaires de corruption.

10 ans de prison pour quatre administrateurs accusés de détournement de fonds

Selon les faits présentés à l’audience, les administrateurs auraient abusé de leur position pour manipuler et détourner des fonds des entreprises sous séquestre judiciaire. Les entreprises concernées incluent le groupe Global Group de Hassan Arbaoui, les sociétés de Mahieddine Tahkout, les entités du groupe Condor et la société Chelghoum « Amenhyd ». Ces sociétés avaient été saisies par la justice dans le cadre de poursuites pour corruption.

À LIRE AUSSI : Ils touchaient des salaires de footballers : révélation choc de la justice sur les PDG de la Issaba

Les enquêteurs ont découvert que les quatre accusés s’étaient attribué des honoraires mensuels illégaux, estimés à environ 2,5 millions de dinars, et avaient paralysé la gestion des entreprises dont ils avaient la charge. Les charges retenues contre eux incluent la corruption, l’abus de fonction et le détournement de fonds privés.

Jusqu’à 6 millions de dinars/mois : des salaires faramineux éveillent les soupçons

Lors de son audition, un des accusés, répondant aux initiales K.Z, commissaire aux comptes désigné administrateur pour gérer les affaires de Mahieddine Tahkout, a reconnu s’être attribué un salaire mensuel de 2,5 millions de dinars, ainsi que des bénéfices supplémentaires de 50 000 dinars par entreprise. Il a cependant nié en bloc les accusations, expliquant qu’il n’y avait pas de critères définis pour fixer son salaire. « K.Z » a également justifié son salaire en invoquant la complexité de la gestion des 10 000 véhicules sous sa responsabilité et a mentionné qu’il avait demandé l’aide de gestionnaires spécialisés, demande qui a été refusée.

À LIRE AUSSI : L’Algérie nationalise 15 usines saisies aux oligarques de l’ère Bouteflika

Interrogé sur son revenu mensuel global d’environ 6 millions de dinars, « K.Z » a précisé qu’il percevait des bénéfices supplémentaires pour la gestion de 13 entreprises et non 58, comme allégué. Il a ajouté que la charge de travail était telle que personne ne voulait l’aider.

L’accusé « M.B », nommé administrateur pour le groupe Arbaoui, a également nié les accusations. Malgré ses efforts pour discuter de ses honoraires avec des hauts fonctionnaires, il n’a jamais obtenu de réponse claire. Il a cependant affirmé avoir accompli son travail de manière rigoureuse, en rédigeant des rapports mensuels détaillés.

Les deux autres accusés, « Ch.Kh » et « L.S », respectivement administrateurs pour la société Condor et l’entreprise Amenhyd, ont également rejeté les accusations. Ils ont affirmé avoir fixé leurs honoraires sur la base d’un décret de 1997, soulignant qu’ils avaient besoin de fonds pour couvrir leurs heures de travail intensif.

La défense a plaidé que leurs clients avaient agi dans les limites de la loi, en l’absence de directives claires sur la rémunération des administrateurs judiciaires. La décision finale du tribunal est attendue avec intérêt.