Face à grands manque de travailleurs de la santé, l’État français semble compter plus que jamais sur les étrangers pour répondre aux problèmes de pénuries de médecins.
C’est une première. Le gouvernement français s’apprête à mettre en place un nouveau titre de séjour pour les travailleurs étrangers, dont les Algériens. Il s’agit de la carte de séjour « talent-professions médicales et de la pharmacie ».
Faisant partie du nouveau projet de loi proposé par le ministre français de l’intérieur, ce nouveau type de résidence vise à faciliter le recrutement de cette catégorie de travailleurs.
En effet, cette nouvelle carte de séjour d’une durée de 4 ans est censée faciliter l’exercice des médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes ou encore pharmaciens étrangers et algériens en France.
Ce nouveau titre de séjour va-t-il favoriser la fuite des cerveaux algériens vers la France ?
Réputés pour la qualité de l’enseignement et de leurs compétences, les médecins algériens sont parmi les plus recherchés en France. Une situation qui a fait grimper le nombre de cerveaux qui fuient l’Algérie vers l’hexagone.
Selon les spécialistes du secteur de la santé en Algérie, des centaines de médecins quittent le pays chaque année. Rien qu’en 2022, 1200 praticiens préparaient leur départ vers la France.
Le secteur le plus touché par l’exode des médecins, c’est la psychiatrie. Chaque année, 30 pourcents des psychiatres algériens quittent l’Algérie pour aller travailler en France.
Pourquoi ces médecins fuient-ils l’Algérie ? D’après Dr Lyes Merabet, et néanmoins président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le premier facteur : « C’est La recherche d’une meilleure condition sociale».
D’ailleurs, actuellement, les établissements français de santé comptent pas moins de 16.000 médecins algériens. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter d’année en année.
« Au-delà de l’aspect matériel, il y a aussi tout un environnement : professionnel (conditions de travail, reconnaissance du statut). Ou encore l’environnement social favorable à l’épanouissement des médecins algériens », ajoute Dr Merabet.
Les mineurs sans papiers ne seront plus mis en centre de rétention
Visiblement, l’année 2023 sera marquée par plusieurs changements dans le système français de l’immigration. Outre les nouveaux types de titres de séjour, le ministère de Gerard Darmanin prévoit aussi un nouveau changement pour les sans papiers.
Ça concerne en effet les sans-papiers mineurs. Avec la nouvelle loi sur l’immigration de 2023, ils ne seront plus mis sur les centres de rétention CRA.
Un centre CRA, c’est quoi ? Il s’agit d’une prison pour les sans papiers. Les harragas sont écroués dans ces centres dans le but de leur expulsion. Aujourd’hui, les enfants et les mineurs font partie des détenus, mais avec la nouvelle loi de Darmanin, ils seront épargnés.
« Les mineurs n’ont pas à connaître ce type de rétention (…) Nous n’y mettons plus les étrangers en situation irrégulière qui sont sous le coup. Certes, d’une OQTF, mais qui ne présentent pas de danger pour nos concitoyens », avait déclaré Darmanin lors de la présentation de la loi.
« 92% des personnes en centre de rétention administrative ont un casier judiciaire ou sont suivies par les services de renseignement », indique @GDarmanin « Nous n’y mettons plus les étrangers en situation irrégulière qui ne représentent pas un danger pour nos concitoyens » pic.twitter.com/apynzAHOQp
— Public Sénat (@publicsenat) December 13, 2022