“Cette usine, la première dans la région du Maghreb, va définitivement régler le problème de rupture du traitement de l’immunisation contre les allergies”, a expliqué le DG de l’Institut Pasteur, Zoubir Harrat.
En rupture depuis bientôt deux ans, une gamme d’allergènes pour l’immunothérapie allergénique, indispensable pour le traitement de l’allergie respiratoire, sera désormais produite en Algérie. Les premiers lots des extraits allergéniques made in Algéria seront mis sur le marché fin décembre 2019. L’unité de production de ce “vaccin” qui agit et renforce le système immunitaire contre les allergies sera installée dans l’enceinte des laboratoires Frater-Razes sise à Oued El-Kerma, Birkhadem.
C’est ce qui ressort du mémorandum de partenariat entre l’Institut Pasteur d’Algérie, l’opérateur privé national les laboratoires Frater-Razes et la société danoise ALK-Abello qui un leader mondial dans le domaine de l’immunothérapie allergénique.
Le mémorandum s’intitule DA Capo (Danish Algerian Collaboration for the Allergie population). La cérémonie de signature de ce mémorandum de partenariat triangulaire public-étranger a eu lieu mardi soir au siège de l’Institut Pasteur du Hamma, en présence de Mme l’ambassadeur du Danemark à Alger, Julie Elisabeth Pruzan-Jørgensen.
Celle-ci a, d’ailleurs, relevé, lors de son intervention, l’importance de cet accord pour le devenir des relations algéro-danoises. Selon le mémorandum multilatéral en question, le leader danois, outre l’approvisionnement de la matière première de base, s’engage à développer le volet lié au transfert de technologie avec son partenaire algérien.
De son côté, l’Institut Pasteur interviendra dans le contrôle de la qualité et la libération des lots fabriqués par les laboratoires Frater-Razes. “Cette usine, la première dans la région du Maghreb, va définitivement régler le problème de rupture du traitement d’immunisation contre les allergies, parce que ces dernières années, le problème de rupture de cette thérapie était devenu récurrent, ce qui a pénalisé et aggravé la situation des malades. Ce projet va sécuriser le marché national. Ce partenariat triangulaire, pour la première fois en Algérie, constitue une aubaine pour le développement local de l’industrie pharmaceutique, ce qui va certainement drainer d’autres leaders mondiaux dans le médicament à venir investir en Algérie”, soulignera Zoubir Harrat, DG de l’Institut Pasteur.
Pour sa part le P-DG du groupe danois ALK-Abello a rappelé que son groupe vend ses traitements ciblés à travers le monde. “Il y a plus de 1,5 million de patients qui bénéficient de cette immunothérapie dans le monde. Nos produits sont des traitements biologiques, nous utilisons des allergéniques natifs et non pas modifiés, ce qui garantit l’efficacité de nos traitements. Notre portefeuille de thérapies est diversifié, nous fabriquons l’immunothérapie en injectable par la voie sous-cutanée, ainsi qu’en comprimés par voie orale et sublinguale.” Le directeur général des laboratoires Frater-Razes, M. Cherfaoui, s’est montré très satisfait de ce partenariat qui va beaucoup apporter, dit-il, à l’industrie pharmaceutique nationale. “Nous avons fait une extension de notre site d’Oued El-Kerma pour entamer les installations de l’usine dont les travaux débuteront en janvier prochain. Le coût du projet est estimé à 1 million d’euros. Dans un premier temps, une gamme d’allergènes sera produite sous forme injectable, et plus tard, nous entamerons la fabrication de cette thérapie en comprimés. Notre production répondra dans un premier temps aux besoins du marché national, ensuite, nous développerons le segment exportation. Les produits seront contrôlés et distribués par l’Institut Pasteur. La mise sur le marché relève des compétences de l’Institut Pasteur.”
Il faut souligner le rôle de médiation assuré par l’opérateur algérien GPS (Générale Pharmaceutique Services) dans les négociations pour convaincre ALK-Abello à venir investir en Algérie.
Signalons, enfin, que selon une étude de l’organisme international Isaac (International Study of Asthma and Allergies in Childhood), l’Algérie compte 5% d’asthmatiques, soit deux millions, et la rhinite touche 20% de la population générale, soit 8 millions d’Algériens.
Hanafi H.