Au moment où le gouvernement prône un discours rassurant quant à l’impact de l’effondrement des cours du pétrole sur l’économie nationale, des experts doutent des capacités de l’Algérie à maintenir son programme d’investissement.
Intervenant lors du forum organisé ce matin au siège du Front du Changement, l’ex-Pdg de la Sonatrach, Ablmadjid Attar, a affiché de fortes inquiétudes au sujet de la baisse des prix du pétrole et son impact sur l’économie nationale, notamment dans le cas où cette situation perdurerait dans le temps. Les prix du pétrole qui ont chuté de plus de 40% depuis six mois, risquent de poursuive leur baisse compte tenu de la décision de l’Opep de garder inchangée sa production, a-t-il averti les autorités qui considèrent l’actuelle chute des cours comme une simple conjoncture temporaire.
Le professeur universitaire, Abdelkader Berriche, s’est montré, quant à lui, plus alarmiste en évoquant les conséquences de cette situation sur les grands équilibres budgétaires de l’Etat. Selon lui, avec un prix de baril inferieur à 70 dollars, l’Etat va devoir faire recours au fonds de régulation des recettes afin de remédier aux déficits du trésor». Or ce fonds, a-t-il indiqué n’est pas soumis à aucun contrôle et par ricochet les autorités peuvent en faire appel de manière irrationnelle, ce qui va mettre en cause ce mécanisme de prudence mis en place pour amortir les chocs extérieurs sur l’Algérie.
De son côté, le président de Front du Changement (FC), Abdelmadjid Menacera a indiqué que les conséquences de la chute des prix du pétrole vont affecter de manière directe la croissance économique nationale. « Si le ministre des Finances considère cette situation comme un avertissement pour aller vers la diversification de notre économie, moi je dirai qu’il s’agit plutôt d’une menace pèse sur l’Algérie et sur l’économie mondiale», a-t-il affirmé.
Le président du FC a, par ailleurs, expliqué cette baisse par deux hypothèses. Il s’agit, selon lui, d’un complot américano-saoudien qui vise à affaiblir l’Iran et la Russie. La seconde hypothèse stipule que l’Arabie Saoudite veut faire face au pétrole de schiste produit au Etats-Unis et qui est rentable uniquement à plus de 80 dollars. Menacera lui aussi a douté de la capacité de l’Etat à réaliser les grands projets du prochain plan quinquennal notamment ceux programmés dans le BTPH.
Khelifa Litamine
