Le coronavirus a fait plus de 6.000 morts en Algérie. Plusieurs citoyens ont été contaminés, et les hôpitaux ont été débordés à plusieurs reprises. Mais peut être que le plus grand impact de la pandémie a été finalement constaté du côté de la santé mentale des Algériens.
Pour Messaoud Ben Halima, professeur de psychologie à l’Université d’Alger, bien des comportements sont apparus au sein des Algériens, comme l’émergence de l’hystérie et l’absence d’équilibre psychologique chez de larges segments de la société.
Plusieurs cas affichent des comportements hystériques que ce soit dans la joie ou dans la tristesse. Certains Algériens, selon ce professeur, n’ont plus de confort psychologique, ils ont peur, et il arrive même qu’ils entrent dans un état de confusion entre réalité et imaginaire.
Des symptômes de l’hystérie, selon le Professeur, ont été fortement enregistrés lors des célébrations de la victoire de l’EN dans la Coupe arabe, ou il a été constaté que la joie provoque des décès. Le spécialiste ajoute que la crainte d’une quatrième vague de l’épidémie peut exacerber les effets psychologiques négatifs.
Les Algériens ont été impactés à long terme par la pandémie, fait savoir Abdelhalim Madi, psychologue. Il explique, pour le journal arabophone Echourouk, qu’en plus de la peur qui survient à chaque nouveau confinement, isolement, et enfermement, la peur s’installe aussi à cause du chômage, de la pauvreté, et de la faillite, qui ne sont jamais très loin.
Quand la peur infante la fraude
Le même spécialiste a affirmé que plusieurs commerçants algériens ont été spécialement touchés par la pandémie. Ces derniers éprouvent une sorte paranoïa, de la peur d’un nouveau confinement qui les exposerait à la faillite de nouveau.
C’est à cause de cette peur d’essuyer de nouvelles pertes, ou de carrément fermer boutique, que certains commerçants ont choisi de basculer du côté sombre de leur métier. Le spécialiste et expert en développement humain indique que la fraude et l’escroquerie ont connu une hausse sensible dans la société.
Toujours selon le même intervenant, tout le monde cherche à gagner de l’argent, peu importe la manière, afin de récupérer ce qu’ils ont perdu durant le confinement, mais aussi de peur de faire face à une nouvelle vague qui les mettrait en faillite. Certains commerçants essaieraient même de traficoter les prix et de berner leurs clients, affirme-t-il.
La covid a brisé des familles
Bien des relations ont été avortées à cause du coronavirus, soutient M. Madi. Il rappelle que le report des mariages et la fermeture des salles des fêtes a négativement impacté plusieurs couples. Au-delà de ce constat, le même intervenant indique que son bureau a recensé une hausse de plus de 40 % concernant les différends conjugaux.
Les membres d’une même famille, qui ont perdu un membre à cause du coronavirus, souffrent à chaque fois qu’une nouvelle vague de l’épidémie se déchaine, et le confinement ne fait qu’empirer les choses.
La détérioration du pouvoir d’achat, et de la situation économique en général, à cause de la situation sanitaire, a fortement augmenter le nombre des problèmes familiaux, sans oublier les violences conjugales. Le phénomène de la Harga a également explosé, mais aussi celui de la consommation de la drogue.