BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et sa filiale LCL, BPCE et sa filiale Natixis et AXA. La Fédération internationale des droits de l’Homme a épinglé à la suite d’une enquête ces cinq banques françaises «au titre de participations minoritaires, de manière directe ou indirecte, dans des banques ou entreprises actives dans les colonies israéliennes», est-il indiqué dans le rapport de la Fidh. La suite éclaire encore mieux l’opinion publique internationale sur la démarche : «Au-delà de ces participations, ces sociétés françaises financent des projets d’entreprises directement impliquées dans la colonisation. Ce fut notamment, le cas de l’octroi d’un prêt de 288 millions d’euros par un consortium de banques (dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis, à l’Israël Electic Corporation. Cette entreprise approvisionne directement les colonies en électricité.»
En fait, à travers cette enquête et le rapport qui s’en est suivi, la Fédération internationale des droits de l’Homme est venue surtout rappeler que, soit les Etats ont la mémoire courte, soit il leur importe peu qu’Israël affiche clairement son plus fort mépris à l’endroit de la communauté internationale et plus particulièrement à l’Organisation des Nations unies et de la résolution 2334 du Conseil de sécurité en date du 23 décembre 2016 dans laquelle est exigé notamment d’Israël «qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est».
Mieux encore, la Fidh souligne que «cette colonisation ne saurait exister sans la contribution des banques qui financent les constructions, et des sociétés israéliennes qui fournissent services et infrastructures dans les colonies», et en 2013 déjà une mission d’enquête indépendante des Nations unies dénonçait le rôle primordial de ces banques dans la colonisation et en termes de conséquences les violations des droits de l’Homme.
Ce qui conduit à faire le constat suivant : si de nombreuses institutions financières, publiques ou privées «se sont déjà publiquement désengagées de banques et entreprises israéliennes actives dans les colonies, celles françaises évoquées concourent à la poursuite de la colonisation et aux violations humains qu’elle induit», est-il également dit dans le rapport. Pis encore, la Fédération internationale des droits de l’Homme engage la responsabilité de l’Etat français, voire son immobilisme délibéré dans l’implication d’institutions financières françaises dans le maintien et le développement des colonies israéliennes, la Fidh n’hésitant pas à faire le parallèle de ce mutisme officiel à soutien à l’attitude de ces dernières. Ainsi la Fédération internationale des droits de l’Homme qui en appelle à l’Etat français de faire pression sur ces banques et assurances n’omet pas de rappeler la problématique également posée par la présence et l’engagement d’Alstom, laquelle, faut-il le préciser, est une entreprise où l’Etat français est actionnaire, dans des grands projets d’infrastructures dans les colonies israéliennes.
Enfin, dans le rapport il est précisé que «les colonies israéliennes violent de nombreuses lois du droit international humanitaire. Le transfert forcé de la population du territoire occupé et le transfert de civils dans le territoire occupé par la puissance occupante est également interdit… En outre, ces infractions graves peuvent aussi être qualifiées de crimes de guerre, tels que définis à l’article 8 du statut de la Cour pénale internationale».
Reste à savoir maintenant comment va être appréhendée le contenu du rapport de la Fédération internationale des droits de l’Homme aussi bien en France et quelles mesures pourraient être prises en ce sens comme il serait également intéressant et surtout légitime de connaitre les suites qu’accorderaient l’Etat algérien en ce sens que quatre des banques citées sont présentes sur son sol.