Les investigations menées par une équipe d’enquêteurs spécialisée ont permis de mettre à jour la relation entre le directeur de l’établissement de rééducation et le prisonnier.
L’affaire du baron de la drogue dit «Oussama Escobar» alias Oussama Hanniche, évadé de la prison d’El Harrach fait encore parler d’elle.
Les dernières investigations viennent de révéler l’implication du directeur de la prison de Labiod Sidi Cheikh dans la «Grande évasion» surtout que le pénitencier d’El Harrach est assimilé à une véritable forteresse d’où aucun prisonnier ne peut s’extraire. Rappelons que dans cette affaire, le parquet général près la cour d’Alger avait requis, en janvier dernier, la requalification des faits en crime consistant à «diriger une association de malfaiteurs», crime passible de 20 ans de prison ferme.
Le représentant du parquet général avait également considéré qu’il y avait lieu de prononcer l’incompétence matérielle de la chambre pénale avec «requalification des faits, de délit de fuite et participation à sa facilitation, en crime consistant à diriger une association de malfaiteurs à l’encontre du principal prévenu, Henniche Oussama et la participation pour les autres mis en cause».
Or il s’avère aujourd’hui que le directeur de la prison de Labiod Sidi Cheikh est l’un des composants de la fameuse «main étrangère» qui a facilité la fuite de Oussama Escobar. Cet ex-directeur a été présenté par-devant le juge d’instruction près le tribunal de Labiod Sidi Cheikh afin d’être entendu dans l’affaire qui a défrayé la chronique, il y a de cela moins d’un an. Cet ex-directeur est, désormais, poursuivi pour trois chefs d’inculpation, à savoir le mauvais usage de la fonction, l’acceptation d’une faveur non méritée et l’aide apportée à un détenu en train de purger sa peine pour l’évasion.
Les investigations menées par une équipe d’enquêteurs spécialisée ont permis de mettre à jour la relation entre le directeur de l’établissement de rééducation correctionnel et le prisonnier «Oussama Escobar», via un intermédiaire, lequel était détenu à la prison de Labiod Sidi Cheikh. Pas moins de huit témoins ont été entendus dans cette affaire. Le directeur de la prison est finalement impliqué dans ce que l’on appelle le scandale de la «Grande évasion» qui remonte au mois d’avril de l’année dernière et qui était également organisée par le frère d’«Escobar».
Il est accusé d’avoir facilité le contact, un mois avant les faits, entre son prisonnier qui était également un codétenu d’«Escobar» à la prison d’El Harrach. En sus de l’ex-directeur de prison, l’on cite pas moins de 18 autres accusés dans ce dossier, dont le frère d’«Escobar» et l’avocate de ce dernier, et un nombre de gardiens de la prison d’El Harrach. Compte tenu de son statut de «boss», il n’est pas exclu qu’«Escobar» ait acheté, voire graissé la patte à des fonctionnaires du pénitencier pour faciliter la mise en application de son plan d’évasion, avait-on signalé.