ALGER – Un cahier des charges rĂ©gissant les importations des pièces de rechange automobiles sera soumis incessamment au gouvernement, a annoncĂ© dimanche Ă Alger le ministre de l’Industrie et des Mines Abdessalam Bouchouareb, prĂ©cisant que les importateurs seront tenus d’acheter ces pièces directement auprès du fabricant.
« L’importateur sera obligĂ© d’avoir des contrats d’achat direct auprès du fabricant sans passer par un intermĂ©diaire », a-t-il dĂ©clarĂ© en marge d’une plĂ©nière au Conseil de la Nation consacrĂ© Ă la prĂ©sentation et le dĂ©bat du projet de loi sur la mĂ©trologie.
Le fabricant de ces pièces doit aussi avoir un agrément auprès du constructeur automobile pour qui il fabrique ces pièces, a expliqué le ministre, citant l’exemple de certaines marques mondiales qui ne fabriquent pas elles-mêmes la totalité de leurs besoins, mais donnent des agréments à d’autres sociétés qui le font pour elles.
« La relation doit ĂŞtre entre le fabricant d’origine ou avec le fabricant ayant un agrĂ©ment auprès du premier constructeur. Cela va nous permettre d’avoir de la transparence dans ce que nous importons et de garantir la sĂ©curitĂ© du citoyen et du consommateur », a-t-il expliquĂ©.
Ce cahier de charges, qui sera soumis au secrĂ©tariat du gouvernement dans les dix jours Ă venir, devrait combler « un vide existant » dans l’importation des pièces de rechange dont la facture annuelle est estimĂ©e Ă environ 800 millions de dollars.
« Mais ce n’est pas la valeur des importations qui nous intĂ©resse, c’est plutĂ´t le nombre d’accidents de la route qui tuent des milliers d’AlgĂ©riens chaque annĂ©e et dont l’un des facteurs rĂ©side dans la non-conformitĂ© des pièces de rechange aux normes requises », a argumentĂ© le ministre.
Questionné sur la prochaine réunion Tripartie (Gouvernement-UGTA-patronat) prévue en mars prochain, M. Bouchouareb a indiqué que son secteur et celui des finances allaient présenter leurs bilans et visions concernant la diversification de l’économie nationale.
« Concernant l’évaluation de l’annĂ©e 2016, vous allez avoir des surprises », a-t-il affirmĂ© relevant que, parmi les indicateurs positifs, l’augmentation des recettes de l’impĂ´t sur le bĂ©nĂ©fice des sociĂ©tĂ©s (IBS) de 24%.
« Cela veut dire qu’il y a eu de nouvelles entreprises qui ont fait des bĂ©nĂ©fices et ont contribuĂ© Ă cette hausse », a-t-il dit.
Le ministre a citĂ© Ă©galement un autre indicateur, la hausse du nombre d’entreprises créées durant le premier semestre 2016 de 6% et « ce sont toutes des sociĂ©tĂ©s Ă©conomiques ».
Il a ajouté que cette performance était due aux politiques mises en place ces dernières années notamment grâce aux mesures introduites depuis la loi de finances 2015.
Ces facteurs, a souligné le ministre, encouragent le gouvernement à poursuivre sa politique de création de richesses et pour sortir de la dépendance de la rente pétrolière.
Interrogé, par ailleurs, sur le nombre de concessionnaires qui ont fait l’objet de retrait d’agrément depuis l’expiration du délai fixé par les pouvoirs publics pour se conformer au cahier de charges, M. Bouchouareb a indiqué qu’un Conseil interministériel se tiendra prochainement pour valider les propositions de son secteur en ce sens.
« Ce n’est pas une dĂ©cision unilatĂ©rale qui sera prise par le ministre, mais sur proposition du ministre avec des arguments, on arrivera Ă une dĂ©cision globale qui touchera tous les concessionnaires », a-t-il avancĂ©.