C’est la dernière opération en date. Mais ce n’est, assurément, pas l’ultime : Quatre containers de…seaux en plastique ont été découverts par les services des Douanes au port d’Oran.
La cargaison a été, comme de bien entendu, importée de Chine. L »importateur a, lors de cette affaire, transféré 2 millions d’euros (environ, 35 milliards de centimes) avant de s’évaporer dans la nature, s’abstenant de dédouaner sa cargaison pour l’abandonner au port. Ce tour de passepasse n’est pas le premier du genre.
D’autres scandales l’ont précédé. Ainsi en est-il de l’importation de containers de pierres, de sable, d’eau minérale et même de pain et de faux chevaux de race ! Leur seul but est de transférer illégalement des devises vers des paradis étrangers. Notamment à Dubai, Honkkong et en Suisse, entre autres. Ainsi, des milliards en devises sont ainsi transférés, par le biais de sociétés écrans et surfacturation, vers les banques étrangères.
L’incroyable hausse des importations en Algérie qui a dépassé, en 2014-15, près les 60 milliards de dollars a ouvert les portes grandes à ce genre de trafic. L’Algérie importe tout autant pour remplir son frigo que pour se soigner ou rouler. Sans cependant réussir à s’éviter les griffes lacérées des courtiers du marché mondial. Ni même la saignée que connait la banque algérienne.
Des dizaines de malins qui font dans notre fameux » import-import « , une activité commerciale typiquement algérienne, et qui, bizarrement, bénéficient de nombreuses facilités auprès des banques, en tirent profit. Le reste de la population et l’économie nationale sont entièrement aliénés à ce mode de commerce qui vide les caisses du pays en brimant la production nationale.
Asséchant très rapidement les mamelles de la Vache des Orphelins. Cela pose un énorme problème car ce phénomène suce le sang des finances algériennes. Fermer la vanne aux importateurs sangsues est une nécessité pour endiguer les transferts illicites de devises.
En juin dernier, il était question que le ministère du commerce devait mettre au travail des brigades mixtes de contrôle entre les douanes, les impôts et l’administration du commerce avec pour objectif un contrôle plus grand des opérations du commerce extérieur. Qu’en est-il aujourd’hui ? Rien n’indique que quelque chose ait été fait sérieusement dans le sens de limiter les transferts illicite de devises vers l’étranger alors même que la crise financière étrangle le pays.
Pourtant, il faut bien tirer des leçons de cette crise multiforme et profonde. Dans un contexte économique si dur et des comportements pareils, la situation du pays suscite de très sérieuses inquiétudes quant à son proche avenir. Elle laisse entrevoir le pire si, au demeurant sa trajectoire n’est pas soumise à une correction soutenue et durable de cette tendance qui mine l’économie et constitue un véritable crime. Aujourd’hui que le pays se retrouve au coeur d’une forte tempête, un besoin urgent de sauver le navire algérien doit nous dicter notre manière d’agir pour conditionner tous nos actes et autres réflexions à ce sujet.
Le gros de la bataille à mener sans tarder se situe d’abord à l’intérieur même de nos mentalités ! La vrai guerre à entreprendre est celle de nous préparer dans notre mental de manière sérieusement affronter une donne économique des plus complexes à élucider. Cela a valeur d’une véritable révolution qui doit concerner nos esprits.
Une refonte totale de la nature de nos réflexions doit désormais nous imposer une toute autre manière d’agir. Tout ce travail de fond impeccablement mené en amont se doit de converger en aval vers une grande maîtrise des outils de la communication moderne au travers de très sérieuses et durables relations à tisser avec les opérateurs étrangers.
Tenter en ces temps de vaches maigres une » si grande révolution » de notre économie suppose à la base une redoutable stratégie de notre sortie de cette crise multiple qui doit reposer essentiellement la mise à contribution de toutes nos énergies en matière de lutte contre les crimes économiques autant que le compter sur la rente et les importations.
A.E.H.