Pour palier au manque et surtout, pour casser les prix, le gouvernement algérien a décidé d’autoriser l’importation de viandes rouges et blanches dans le pays.
Ce dimanche, le ministère de l’Agriculture a publié une note stipulant que les acteurs économiques avaient désormais quartier libre pour importer de la viande de l’étranger, sous réserve de remplir certaines conditions et de s’inscrire en ligne.
Un récent communiqué de Mohammed Tahar Ramram, membre de la Fédération Nationale des vendeurs de viandes rouges, affiliée à l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA), a annoncé une possible baisse significative des prix de la viande d’agneau en Algérie.
Vers une chute nette des prix de la viande d’agneau en Algérie
Cette baisse, qui pourrait atteindre jusqu’à 60 %, serait une conséquence directe de la décision prise par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural d’autoriser l’importation de viande rouge dans le pays.
Cette décision du gouvernement est judicieuse, car elle devrait contribuer à stabiliser les prix et à combler le fossé dans la production de viande, explique Tahar Ramram à El Khabar. Toutefois, le responsable a exprimé des préoccupations concernant le délai accordé aux importateurs pour déposer leurs dossiers, qui est de seulement 10 jours.
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Ramram a également souligné l’augmentation considérable des prix de la viande rouge au cours des deux dernières années, la qualifiant d’exorbitante. Les prix de gros sont passés de 1100 à 2500 dinars, ce qui a eu un impact significatif sur les bouchers et les consommateurs.
Hausse des prix de la viande en Algérie : entre production minime et mauvaise gestion, le citoyen tiraillé
D’après Ramram, la hausse des prix des viandes est principalement liée aux pénuries de bétail, à une gestion déficiente du secteur et à un important déficit dans l’élevage des moutons et des bovins en Algérie.
L’abattage excessif des brebis qui n’ont pas encore agnelé est un autre facteur compromettant. Cette pratique compromet la stabilité de la race et donc, le rendement des cheptels.
Pour pallier cette situation, Ramram a suggéré la mise en place d’une politique parallèle visant à promouvoir la production locale de viande rouge, de la culture des fourrages à l’abattage, à la découpe et enfin à la distribution, afin de garantir un approvisionnement stable pour les consommateurs.
Importations de viandes en Algérie : quels sont les pays visés ?
En ce qui concerne les pays susceptibles d’exporter de la viande rouge vers l’Algérie, Ramram a cité en majorité des nations européenne telles que l’Irlande, le Portugal, la France, l’Italie ou l’Autriche. La qualité de la viande, la conformité aux normes de santé et d’hygiène, ainsi que la certification halal sont des critères de base sur lesquels le ministère s’appuiera pour l’approbation des demandes d’importation.
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La baisse attendue des prix de la viande d’agneau en Algérie suite à l’importation de viande rouge pourrait être une lueur d’espoir pour les consommateurs et les acteurs de l’industrie de la viande, bien que des défis subsistent quant à la régulation de ce marché en évolution.