Alors qu’elle importait ses céréales principalement de France, d’Allemagne, de Lettonie, de Lituanie et d’Argentine, l’Algérie semble se tourner vers d’autres marchés. La Russie, par le biais de l’un de ses négociants en céréales, annonce une importante cargaison livrée à l’Algérie.
Dans un communiqué relayé mercredi dernier par l’agence Reuters, « Demetra Trading », considéré comme l’un des plus grands négociants en céréales de Russie, annonce qu’il vient de « fournir 60.000 tonnes de blé à l’Algérie ».
Dans son communiqué, Demetra Trading a tenu à préciser qu’il s’agit « de la première cargaison majeure de la Russie à l’Algérie depuis 2016 ». Ces quantités ont été expédiées, selon la même source « depuis le port russe de Taman, sur la mer Noire, vers deux ports en Algérie et la cargaison a déjà été acceptée par l’acheteur ».
La compagnie russe précise également que « l’Algérie était l’un des rares grands importateurs de blé auxquels Moscou n’avait pas accès jusqu’en octobre de l’année dernière ». À partir de cette date, « l’Algérie a décidé d’assouplir ses conditions », indique-t-on encore.
Le spectre de la concurrence élargi
Rappelant que l’Algérie importait traditionnellement des céréales depuis plusieurs autres pays, dont la France, Demetra Trading souligne que ce client (qui est l’Algérie) « a des exigences de qualité élevées ». Ceci dit, en décidant d’alléger les conditions d’achat de blé sur le marché international, l’Algérie a élargi le spectre de la concurrence entre fournisseurs de blé.
Or, cette décision suscitée déjà de l’inquiétude chez les fournisseurs de blé traditionnels de l’Algérie, notamment la France. Selon les observateurs, le fait que la Russie ait repris la main sur le marché des céréales en Algérie est mal perçu par la France.
Pour rappel, l’autorité russe de contrôle agricole « Rospotrip Nadzor », avait annoncé, vers le début du mois en cours, que la Russie compte augmenter le volume de ses exportations de blé vers l’Algérie.