L’Association des banques et des établissements financiers (Abef) a récemment publié une note, le lundi 29 janvier, concernant l’importation des produits ayant fait l’objet de transbordement par des ports marocains. Cette directive fait suite à une communication antérieure du 10 janvier 2024, interdisant les transbordements de marchandises par les ports marocains.
En complément de la note du 10 janvier, l’Abef a reçu un courrier du Secrétaire Général du Ministère des Transports, et ce dernier demande explicitement aux banques d’instruire leurs services pour domicilier toutes les opérations d’importation, en particulier les produits périssables tels que les viandes, dont la date d’embarquement à bord des navires est antérieure au 10 janvier 2024.
En effet, la note précédente, datée du 10 janvier, avait déjà émis des directives claires aux banques et aux opérateurs économiques. Elle stipule qu’aucune opération de domiciliation ne sera acceptée pour les contrats de transport prévoyant le transbordement/transit par les ports marocains. Avant toute domiciliation, les services concernés doivent s’assurer que le transbordement/transit n’a pas lieu via les ports marocains.
Donc, afin de se conformer aux nouvelles consignes algériennes visant à éviter le transbordement/transit des produits destinés au marché algérien par les ports marocains, les armateurs CMA CGM et Maersk ont récemment pris des mesures.
De plus, le 19 janvier, CMA CGM a annoncé une réorganisation de ses services vers l’Algérie. Désormais, toutes les marchandises destinées à Oran, Mostaganem et Ghazaouet transiteront soit via Algésiras, soit via Valence au lieu de Tanger, au Maroc, et le 24 janvier, Maersk a décidé de rediriger la majorité de ses expéditions vers les ports d’Alger, Skikda et Bejaia. Ces expéditions transiteront par Barcelone et Algésiras, mettant ainsi fin aux opérations de transbordement à Tanger Med.
Boycott des ports marocains par l’Algérie
En outre, il est important de rappeler, que le boycott des ports marocains par l’Algérie s’inscrit dans une série de mesures économiques prises à l’encontre du voisin de l’ouest, suivant la rupture des relations diplomatiques en août 2021. Après la rupture, l’Algérie avait fermé son espace aérien aux avions marocains et interrompu le fonctionnement du gazoduc Maghreb Europe (GME).
Ce boycott survient parallèlement à la reprise des échanges commerciaux avec l’Espagne, le 14 janvier, après plus de 18 mois de blocage. Cette situation découle de la décision du gouvernement espagnol, en mars 2022, d’apporter son appui au plan marocain pour le Sahara occidental.
Pour conclure, les nouvelles directives de l’Abef visent à renforcer les mesures de contrôle sur les opérations d’importation, en particulier celles impliquant les ports marocains. Le choix des armateurs de contourner ces ports témoigne des répercussions économiques significatives de ce boycott sur les routes commerciales régionales. L’évolution de la situation diplomatique continuera à influencer les décisions stratégiques des acteurs économiques opérant dans la région.