Depuis l’annonce de la reprise des importations de moins de 3 ans une grande onde de choc s’est abattue sur le marché algérien de l’automobile. Depuis le communiqué, les spéculations et les rumeurs vont bon train. Si certains y voient une décision salutaire qui va équilibrer un marché dérégulé, d’autres estiment que c’est une mesure inutile vu la cherté des voitures outre-mer.
Sur les réseaux sociaux, les publications concernant les voitures de moins de trois ans (estimations de prix, pays de provenance…) dominent le contenu algérien.
Pour aider nos lecteurs à se retrouver au milieu de cette confusion, nous avons recueilli les avis d’un certain nombre d’experts qui vont nous renseigner sur les possibles répercussions de cette décision sur le marché de l’automobile algérien.
Vers la baisse des prix et la stabilisation du marché de l’automobile
Le président de l’Organisation algérienne de protection du consommateur (APOCE), Mustapha Zebdi, a estimé que la décision d’autoriser l’importation de véhicules de moins de trois ans s’imposait compte tenu du besoin pressant du marché en voiture et de la baisse substantielle du pouvoir d’achat des citoyens. Zebdi s’attend dès lors à ce que le marché de l’automobile se stabilise et enregistre une baisse des prix.
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Pour sa part, le directeur de la Bourse de sous-traitance et du partenariat, Rachid Bakhchi, a jugé que cette mesure constituait une bonne nouvelle pour les citoyens algériens, car elle permettra de répondre à leur besoin d’acquérir une voiture. Bakhchi a néanmoins précisé que l’importation ne reprendra pas dans les jours à venir, mais qu’il faudra plutôt attendre l’entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances en janvier 2023.
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Concernant les constructeurs qui, dans un premier temps, commenceront par l’importation de voitures, le directeur de la Bourse de sous-traitance a déclaré que des négociations sont en cours à cet égard. Rachid Bakhchi pense enfin que l’Algérie peut, dans un futur proche, devenir un leader régional de l’industrie automobile.
Zaghdar : l’industrie automobile connaîtra prochainement « une forte impulsion » en Algérie
L’autre mesure décidée par le président Tebboune lors du dernier Conseil des ministres consacré à l’étude de la Loi de finances 2023, — est l’autorisation des constructeurs automobiles à « importer des véhicules pour les revendre en Algérie, parallèlement au suivi méticuleux du processus de lancement, dans les plus brefs délais, d’une véritable industrie automobile en Algérie ».
À ce propos, le président de l’Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulanouar, estime que cette instruction s’inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement pour inciter les constructeurs étrangers à investir dans l’industrie automobile en Algérie. « Je m’attends, a-t-il déclaré, à ce que la mesure permette aux constructeurs automobiles de commercialiser leurs véhicules sous certaines conditions en attendant qu’ils se lancent dans la pleine fabrication à l’intérieur du pays. »
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De son côté, le ministre de l’Industrie Ahmed Zaghdar a confirmé que de grands constructeurs pourront bientôt opérer en Algérie, que ce soit dans la fabrication locale de véhicules ou dans l’importation depuis leurs usines situées à l’étranger. « Nous sommes en train de négocier. Bientôt, il y aura de grandes entreprises dans ce domaine qui seront autorisées à fabriquer et à importer », a déclaré Zghdar dimanche à la presse.
Concernant la date d’entrée en vigueur de la décision d’importation de véhicules, le ministre a expliqué que cela dépendait du « parachèvement des dispositions organisationnelles avec le ministère des Finances concernant les procédures douanières et autres. » Du reste, Zaghdar a informé que le cahier des charges que les concessionnaires attendent depuis si longtemps est prêt et qu’il sera présenté lors du prochain Conseil des ministres.
« Après la promulgation de la loi sur l’investissement, je pense qu’il y aura un décollage industriel, y compris dans l’industrie automobile », a conclu le ministre.