Ce matin, sous un ciel clément du printemps parisien, une cérémonie empreinte d’émotion et de reconnaissance a marqué les esprits dans le 20ème arrondissement de Paris. Le Square Idir, un espace dédié à la mémoire de l’illustre artiste kabyle, a été inauguré. Un geste symbolique qui honore l’héritage musical et culturel d’un homme qui a transcendé les frontières géographiques et linguistiques pour devenir une figure emblématique de la fraternité et de la diversité.
Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, était bien plus qu’un chanteur. Il était le porte-étendard d’une culture millénaire, celle des Berbères, et un fervent défenseur de la diversité culturelle. Le 25 octobre 1949, en Kabylie, Idir naît, marquant ainsi le début d’une destinée artistique singulière.
Bien qu’on l’ait initialement formé comme géologue, c’est lorsqu’on l’a appelé à chanter à la radio d’État en tant que remplaçant de dernière minute que sa passion pour la musique s’est éveillée. Après son service militaire obligatoire, il s’installe en France en 1975 pour poursuivre sa carrière musicale.
Sa voix envoûtante et ses mélodies poétiques ont alors rapidement conquis le cœur des auditeurs à travers le monde. Idir a su captiver son public en mettant en lumière les traditions et les luttes du peuple berbère à travers ses chansons engagées. Les fans ont accueilli avec enthousiasme son retour sur la scène musicale en 1993 après une pause dans les années 1980, témoignant ainsi de leur attachement indéfectible à sa musique intemporelle.
Mais Idir était bien plus qu’un artiste talentueux. Il était un homme engagé, prêt à défendre des causes qui lui étaient chères en utilisant sa voix. En juin 1995, plus de 6000 personnes ont assisté à un concert pour la paix, la liberté et la tolérance organisé par lui et son ami, le chanteur Khaled, en soutien à l’association « La France, la Vie ». De même, sa participation au concert en mémoire de Lounès Matoub, le chanteur kabyle assassiné en 1998, a illustré son engagement indéfectible envers sa culture et son peuple.
Un héritage qui perdure dans le temps
L’inauguration du Square Idir n’est pas seulement un hommage émouvant à un artiste exceptionnel, mais aussi un témoignage de l’impact durable de son héritage. Situé au cœur du 20ème arrondissement, ce square devient alors un lieu de rencontre et de célébration de la diversité culturelle, incarnant les valeurs d’ouverture et de tolérance chères à Idir.
La présence à cet événement de personnalités éminentes telles que Tanina Cheriet, la fille d’Idir, et Tarik Aït Hamou, son fidèle guitariste, souligne l’importance de perpétuer l’héritage artistique et humaniste de l’icône kabyle. Ainsi, la Ville de Paris et Monsieur Eric Pliez, Maire du XXe arrondissement, ont également marqué leur soutien à cette initiative, reconnaissant ainsi la contribution exceptionnelle d’Idir à la vie culturelle de la capitale.
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En choisissant Ménilmontant comme lieu d’implantation pour le Square Idir, les organisateurs ont fait le choix symbolique d’honorer la relation profonde qu’Idir entretenait avec ce quartier emblématique de Paris. Pour lui, Ménilmontant était bien plus qu’un simple lieu de résidence, c’était un foyer spirituel où il pouvait puiser son inspiration et sa force créatrice.
Ainsi, le Square Idir devient alors bien plus qu’un espace vert au cœur de la ville. Il incarne l’esprit même de la musique et de la culture, un pont entre les peuples et les cultures, rappelant à tous l’importance de préserver et de célébrer notre diversité.