La Cour suprême a entamé une série d’auditions parmi le groupe des ex-ministres actuellement incarcérés à la prison d’El-Harrach. La procédure vise, apparemment, à accélérer l’étude des dossiers des prévenus sur la base d’éléments issus des enquêtes qui se poursuivent.
Quatre noms bien connus de l’opinion publique ont déjà été entendus durant les jours écoulés, apprend-on auprès de sources bien informées. Il s’agit des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, Amara Benyounès et Youcef Yousfi.
Ce dernier, ancien ministre de l’Energie et des Mines puis de l’Industrie, a comparu devant le magistrat instructeur ce mardi. Il a été interrogé et entendu durant plus de quatre heures dans le cadre du dossier de l’homme d’affaires Mazouz pour laquelle il a été incarcéré.
En juillet dernier, Youcef Yousfi avait été placé en détention pour «octroi d’indus avantages à autrui lors de passation d’un marché en violation de la loi, abus de pouvoir, conflit d’intérêts, corruption, dilapidation de deniers publics et blanchiment d’argent». Ce mardi, il a été, donc, à nouveau entendu sur tous ces faits.
Deux jours auparavant, s’est également déroulée l’audition de l’ancien ministre des Travaux publics et du Commerce, Amara Benyounès. Il avait été placé en détention provisoire le même jour que Abdelmalek Sellal.
Le communiqué rendu public par la justice n’a pas fait mention de leur implication dans une affaire spécifique, mais a cité, en revanche, la nature des charges pour lesquelles ils ont été inculpés. Il s’agit de corruption, dilapidation de deniers publics, octroi d’indus avantages, abus de fonction et passation de contrats contraires à la législation en vigueur.
Sellal est, par ailleurs, poursuivi dans le cadre de l’enquête déclenchée pour faire la lumière sur le financement occulte de la campagne présidentielle visant à arracher un cinquième mandat à Abdelaziz Bouteflika.
L’ancien Premier ministre a été entendu en début de semaine, tout comme Ahmed Ouyahia, d’ailleurs. Selon les informations en notre possession, ces auditions ont également pris de longues heures. Il faut savoir aussi que les magistrats en charge de ces affaires poursuivent l’instruction en fonction de nouvelles données basées sur les résultats transmis notamment par les services de l’IGF, mobilisés pour éplucher ces affaires bien sensibles.
Abla Cherif