Samedi 9 avril 2022, trois hommes ont été mis en examen au cours de l’enquête sur l’incendie criminel survenu à Saint-Laurent-de-la-Salanque. Un des trois a été mis en garde à vue. En effet, dans ce village de la région des Pyrénées-Orientales situé à une vingtaine de kilomètres de Perpignan, ce sont huit personnes qui sont mortes suite à l’explosion survenue dans un immeuble, et ce dans la nuit du 13 au 14 février 2022. Au nombre de celles-ci, figurent deux jeunes enfants.
Dans le centre de cette ville de 10 000 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Perpignan, une explosion a détruit trois immeubles mitoyens. Des bouteilles de gaz avaient été découvertes sur place, sans parvenir à les relier de façon immédiate et certaine au feu.
Un coup de fraude monté contre les assurances
Interrogé à l’époque, le procureur de la République, Jean-David Cavaillé, prévoyait une enquête « complexe ». En affirmant que » toutes les pistes » étaient » à l’étude « , il avait pourtant évoqué «des éléments qui nous laissent penser à une piste criminelle».
Pour tenter de comprendre les événements de cette soirée, les experts se penchent notamment sur les images de vidéosurveillance dans la commune et se basent sur les maquettes des immeubles incendiés. Par ailleurs, l’audition des trois suspects peut amener de nouveaux éléments.
En effet, les trois hommes sont suspectés de mettre volontairement le feu à un magasin d’alimentation installé au premier étage de l’immeuble. La justice pour sa part les accuse d’avoir monté une fraude à l’assurance. Deux de ces hommes se trouvent en situation irrégulière dans le pays.
Au nombre de ces suspects, un Algérien âgé de 27 ans, qui avait été blessé au moment de l’incendie et était depuis lors hospitalisé à Montpellier, a été mis en examen pour « destructions volontaires par incendie ayant entraîné la mort, des blessures et des destructions ». Il est placé en détention.
Quant aux deux autres hommes, ils sont Tunisiens : 43 ans, patron d’une épicerie se trouvant au premier niveau du bloc d’immeubles incendiés, et un autre âgé de 40 ans. Ils sont soumis à une procédure d’enquête pour « complicité de crimes et délits ». Les deux hommes ont été interpellés samedi 9 avril 2022, mais le débat sur leur mise en détention provisoire a été repoussé à mardi le 12 du mois en cours, indique le procureur.
Un millier de personnes présentes à la marche pour les victimes de cet incendie
Le dimanche 20 février 2022, plus d’un millier de personnes se sont rendues à Saint-Laurent-de-la-Salanque pour une marche blanche visant à rendre hommage aux victimes du sinistre qui a détruit trois immeubles dans cette commune voisine de Perpignan.
Le maire Alain Got a tenu à souligner avant le départ de la marche « l’énorme élan de solidarité dans la commune », suite à l’incendie et à l’explosion qui ont entraîné la mort de huit personnes. Sonia Sarrahi, âgée de 50 ans, et dont la fille fréquentait l’une des victimes, a déclaré qu’elle « comprenait la douleur des familles ». Cette dernière a insisté pour venir de Perpignan, son lieu de résidence actuel, après avoir passé son enfance à Saint-Laurent-de-la-Salanque.