Les quatre véhicules de police incendiés dans le district de Saran témoignent de la colère des Indiens de l’Etat du Bihar. Des centaines d’habitants sont en effet descendus dans la rue, mercredi 17 juillet, après la mort de 22 enfants qui avaient mangé des repas gratuits dans leur école primaire de cet Etat de l’est de l’Inde,rapporte la BBC.
Après avoir un déjeuné mardi midi, 47 enfants sont tombés malades, victimes d’une intoxication alimentaire très certainement due à la contamination par des pesticides utilisés sur les cultures de riz et de blé de la région. « Laver les légumes avant de les cuire n’aurait fait aucune différence », a précisé un haut responsable du gouvernement de la santé au Guardian.
« HONTE NATIONALE »
Le Bihar est le plus peuplé des 29 Etats de l’Inde et souvent considéré comme le plus pauvre. L’inflation a rendu indispensables les repas gratuits pour les familles les plus démunies, et ce malgré des conditions d’hygiène souvent déplorables dans les cuisines. Les intoxications sont monnaie courante, même si elles atteignent rarement une telle gravité.
L’an dernier, plus de 130 élèves avaient dû être hospitalisés à Pune, dans l’ouest du pays, après une intoxication alimentaire. Une enquête a révélé que leur repas avait été contaminé par la bactérie e.coli. Les autorités du Bihar se sont engagées à verser 200 000 roupies (2 500 euros) aux familles des victimes.
Selon la banque mondiale, 43% des enfants indiens souffrent d’insuffisance pondérale, le plus haut niveau dans le monde. Un niveau de malnutrition infantile que le premier ministre indien, Manmohan Singh, a qualifié de « honte nationale », précise Le Guardian.