L’Algérie s’apprête à accueillir un acteur mondial de premier plan dans l’univers de la connectique automobile. Ce mercredi 16 avril 2025, le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a reçu au siège du ministère à Alger une délégation du groupe international APTIV.
L’objet de cette rencontre ? Un projet industriel d’envergure visant la création d’une usine de fabrication de câbles électriques pour véhicules. Un partenariat avec un industriel algérien. Un projet présenté comme une pierre angulaire dans la stratégie de relance industrielle du pays. Notamment dans le secteur de l’automobile.
À l’heure où l’Algérie veut tourner la page de l’importation massive et amorcer un virage vers la production nationale, cette annonce résonne comme un signal fort. D’autant que le groupe APTIV, reconnu mondialement pour son expertise technologique, pourrait bien jouer le rôle de catalyseur dans cette mutation industrielle.
Usine APTIV : un projet automobile porteur pour des faisceaux électriques « made in Algeria »
Lors de la réunion, les représentants d’APTIV ont détaillé les contours du projet. L’usine, qui sera implantée en partenariat avec un acteur industriel local, produira des faisceaux de câbles électriques destinés aux véhicules, un composant stratégique dans la chaîne de fabrication automobile.
Ce projet s’inscrit dans une vision plus large du ministère, celle de localiser la production des pièces détachées et de structurer une véritable filière mécanique nationale. « Ce projet constitue une étape essentielle pour le développement d’une industrie automobile locale », a souligné le ministre Ghrieb, insistant sur le double objectif de réduction des importations et de transfert de technologie.
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La présence d’un représentant de Stellantis Algérie lors de cette rencontre n’est pas anodine. Elle reflète l’intérêt croissant des grands groupes pour le marché algérien, et laisse entrevoir d’éventuelles synergies futures au sein de l’écosystème automobile national.
Industrialisation progressive, compétitivité accrue : les lignes directrices du ministère
Au-delà de l’effet d’annonce, le ministre de l’Industrie a rappelé les exigences qui accompagnent ce type de partenariat. Il a notamment insisté sur la nécessité de :
- Monter progressivement en cadence, afin de garantir une production durable et compétitive.
- Répondre aux besoins du marché national, aujourd’hui largement tributaire des importations.
- Renforcer les capacités d’exportation, en visant des marchés régionaux et internationaux.
- Développer le tissu de sous-traitance local, pour ancrer le projet dans une dynamique territoriale inclusive.
- Valoriser les compétences nationales, via la formation et la montée en compétences des ressources humaines locales.
Ces orientations traduisent une volonté claire de faire de l’Algérie non pas un simple marché de consommation. Mais un acteur reconnu dans la fabrication de composants automobiles à valeur ajoutée.
Avec ce projet, c’est tout un pan de l’économie nationale qui pourrait s’en retrouver dynamisé. La localisation d’une telle production pourrait entraîner, à terme, la création d’emplois directs et indirects. Tout en stimulant la recherche locale et l’innovation.
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Mais au-delà des retombées économiques, le chantier symbolise un changement de paradigme. L’Algérie, longtemps perçue comme dépendante de l’extérieur pour ses besoins industriels, entend désormais prendre en main son destin productif. Et l’arrivée d’un groupe automobile comme APTIV pourrait bien marquer le point de bascule.