Yazid Alilat
Une forte dĂ©lĂ©gation gouvernementale et d’hommes d’affaires saoudiens conduite par le prince hĂ©ritier Mohamed Ben Salmane avait sĂ©journĂ© dimanche et lundi Ă Alger. Le renforcement de la coopĂ©ration Ă©conomique avait Ă©tĂ© au menu de cette visite de travail ainsi que l’examen des opportunitĂ©s d’affaires et de partenariat entre les entrepreneurs des deux pays.
Le ministre a annoncĂ© que «dans une semaine ou une dizaine de jours, il y aura Ă Alger une rencontre avec de grands groupes saoudiens de la pĂ©trochimie emmenĂ©s par SABIC (Saudi Basic Industries Corporation). Il y aura des rencontres avec Sonatrach et notre ministère centrĂ©es sur l’industrie pĂ©trochimique». Selon M. Yousfi, «les discussions vont porter sur les industries pĂ©trochimiques et sur la crĂ©ation de projets entre sociĂ©tĂ©s algĂ©riennes et saoudiennes. Il y aura beaucoup de choses positives Ă l’avenir» avec les entreprises saoudiennes.
Sur la situation du secteur industriel, le ministre a rappelĂ© que la baisse des prix de pĂ©trole en 2014 «a eu des effets nĂ©gatifs sur notre Ă©conomie et sur les finances du pays. Tout le monde a vu que la prioritĂ© est de diversifier l’Ă©conomie avec une baisse des importations et une hausse des exportations. C’est la politique qui nous guide aujourd’hui», a commentĂ© le ministre. «L’industrie est l’un des moteurs, avec l’agriculture, de la diversification de l’Ă©conomie nationale.» Pour le ministre, «l’industrie avance bien». Il cite «l’exemple du secteur de l’habitat qui a rĂ©alisĂ© plus de 4 millions de logements ces dernières annĂ©es, et ces projets avaient besoin de beaucoup de matĂ©riaux de construction. On importait plus de 4 millions de tonnes (mt) de ciment, du rond Ă bĂ©ton, de la cĂ©ramique. Mais fin 2017, on est devenu autonomes et on commence Ă exporter du ciment, on va produire 40 mt dans les prochaines annĂ©es alors que nos besoins ne sont que de 30 mt.» M. Yousfi a Ă©galement soulignĂ© que pour le rond Ă bĂ©ton la production nationale comble les besoins de la demande locale et que «aujourd’hui, on exporte du rond Ă bĂ©ton aux USA ; le groupe GICA exporte Ă©galement, alors que le complexe textile de Relizane commence Ă exporter vers l’Europe.» Il y a Ă©galement l’industrie de la cĂ©ramique, insiste le ministre, selon lequel «on commence Ă exporter dans ce crĂ©neau». «60% de la production textile de Relizane seront exportĂ©s.» «Il y a une Ă©volution importante dans la sidĂ©rurgie, avec un nouvel Ă©lan pour El Hadjar qui arrive Ă produire un million de tonnes, en plus du complexe (turc) Tosiali d’Oran qui va produire 6 mt dans quelques annĂ©es, ainsi que le complexe Bellara (JIjel) qui va produire 5 mt avec les Qataris, et cela va donner une capacitĂ© de production de 12 Ă 16 mt d’ici 2030».
Les effets positifs de ce regain de dynamisme de l’industrie sidĂ©rurgique va se rĂ©percuter, selon le ministre, sur l’industrie minière, car «si on produit 15 mt de produits sidĂ©rurgiques, on a besoin d’un million de tonnes de minerais. Aujourd’hui on produit deux millions de tonnes et on va arriver avec de nouvelles rĂ©serves Ă produire 5 millions de tonnes dans un nouveau gisement entre Boukhadra et Ouenza, et on a un autre gisement de 2 milliards de tonnes de rĂ©serves Ă Gara Djebilet.»
Par ailleurs, le ministre de l’Industrie et des Mines a rappelĂ© que «nous avons de grandes rĂ©serves dans les phosphates, les 3èmes dans le monde. Le gouvernement compte investir 1500 milliards de DA dans le phosphate.» «Avec les industries de transformation du phosphate et ammoniac on va produire tous les types d’engrais dont 3 millions de tonnes pour l’exportation.»
Pour l’exploitation du gisement de Gara Djebilet, M. Yousfi a indiquĂ© qu’il faut beaucoup d’investissements dont le transport, l’eau, l’Ă©lectricitĂ©, le gaz. «Nous sommes en train d’Ă©tudier le projet pour rĂ©aliser d’abord une usine pilote dans la rĂ©gion, et ensuite nous lancer dans la production entre 20 et 25 millions de tonnes au moins annuellement.» M. Yousfi a soulignĂ© que «nous commençons Ă exporter les produits industriels et que notre prioritĂ© est d’augmenter le taux d’intĂ©gration dans l’industrie pharmaceutique».
Il y a «des projets dans l’Ă©nergie solaire, alors que dans la mĂ©canique, on a fait des progrès pour la construction de moissonneuses-batteuses de nouvelle gĂ©nĂ©ration, Ă Sidi Bel-Abbès, avec une perte de grains de seulement 2%, et nous avons commencĂ© Ă les exporter.» «Notre politique est de baisser autant que possible nos importations et amĂ©liorer les exportations des produits industriels, comme le rond Ă bĂ©ton, le ciment, le textile», a encore affirmĂ© le ministre.