Après Doualemn, les autorités françaises ont annoncé l’arrestation d’un autre influenceur algérien. Rafik Meziane, alias « DJ Rafik » a été arrêté ce mercredi matin, dans le XIIIe arrondissement de Paris.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, qui a pris la parole sur le réseau social X. Cette interpellation intervient dans un contexte de tensions entre Paris et Alger, suite à l’arrestation de plusieurs influenceurs algériens en France.
À LIRE AUSSI : Zazou Youcef et Imad Tintin arrêtés en France : que se passe-t-il avec ces influenceurs algériens ?
DJ Rafik accusé d’avoir appelé à commettre des actes violents en France
Rafik Meziane, connu auprès de sa communauté de 36 000 abonnés sur TikTok sous le pseudonyme de « DJ Rafik », s’est fait arrêter pour les mêmes motifs que les précédents influenceurs. Ce dernier est accusé « d’appeler à commettre des actes violents sur le territoire français« .
Selon le parquet de Paris, cette arrestation est intervenue après avoir reçu un signalement effectué sur la plateforme PHAROS, portant sur la publication d’une vidéo sans commentaire. Par ailleurs, le pôle national de lutte contre la haine en ligne a procédé à une perquisition au domicile de l’accusé pour saisir le matériel informatique et de vérifier les éléments permettant ou non de vérifier une infraction.
À ce stade de l’enquête, le parquet de Paris indique que rien n’est retenu contre Rafik Meziane, qui doit suivre des soins, en raison de son état « incompatible avec une garde à vue« . Il sera convoqué ultérieurement.
L'influenceur algérien Rafik Meziane qui appelait à commettre des actes violent sur le territoire français sur TikTok a été interpellé ce matin.
Merci aux enquêteurs et aux forces de l’ordre pour leur professionnalisme.Ne rien laisser passer
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 22, 2025
Le parquet de Paris qualifie l’annonce de Retailleau « de fuite prématurée »
Par ailleurs, quelques heures après l’annonce de Bruno Retailleau, le parquet de Paris a dénoncé la sortie du ministre de l’Intérieur français et l’a qualifié de « fuite prématurée« . Selon l’instance judiciaire, « seule l’autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours, et qu’une personne qui n’est pas jugée est présumée innocente« .
Pour rappel, depuis le début de l’année, au total six influenceurs d’origine algérienne avaient été ciblés par des procédures judiciaires, dont certains pour « apologie de terrorisme« . Parmi ces derniers, l’influenceur Doualemn, qui avait été expulsé de France puis renvoyé par l’Algérie le soir même à l’hexagone.
L’affaire de Doualemn a provoqué de vives tensions entre les deux pays. Alors que Paris accuse Alger « d’humiliation » pour avoir refusé l’accueil de l’influenceur, les autorités algériennes dénoncent une expulsion abusive et non justifiée d’un ressortissant algérien en situation régulière sur le territoire français. Depuis, les réactions s’enchaînent en masse, notamment de la part de Bruno Retailleau qui ne rate aucune occasion pour appeler à rompre l’accord de 1968, qui facilite le séjour des ressortissants algériens à l’hexagone.
À LIRE AUSSI : Crise Algérie – France : Darmanin veut réimposer le visa aux détenteurs de passeports diplomatiques
