La décision est là, mandat dépôt confirmé. « Association de malfaiteurs, traite d’être humains, abus de confiance, recel… » tu l’entends mais tu ne le réalises pas. Menotté, des agents de la police t’entourent, tu marches avachi, anéanti et déconnecté de la réalité. Tu franchis le seuil du tribunal, le soleil te frappe, les cris, les bruits et les regards ne t’atteignent pas, tu fais des mouvements machinaux, les mains des agents qui te font monter dans le véhicule se ressentent à peine.
Tu montes, le trajet est long, tu sais où tu vas tout en étant dans le flou absolu. Une fois arrivé, tu lis les panneaux, tu rentres en te laissant conduire par ces personnes, on te fouille des cheveux jusqu’aux orteils, tu as envie de parler mais les verrous imaginaires sur ta gorge ne te laissent pas. Boudjemline Farouk, Mohamed Aberkane, Numidia Lezoul, voici votre salle.
Ainsi, ces influenceurs ont été placés en prison, cet endroit où ta liberté est enlevée, mais pas que. L’incarcération ne peut qu’être extrêmement douloureuse pour tout le monde, encore plus pour des personnalités connues qui aujourd’hui doivent exposer leurs pleurs et leurs peines au vu et au su de leurs codétenus.
Une incarcération de l’âme et de la pensée
Tu ressens l’opprobre sur ta réputation comme si elle était physique, tu ressens les critiques et tu entends presque les gens se réjouir de ton chagrin, toujours est-il, ton corps et son mécanisme de défense t’empêchent de réaliser, tu es maintenant en prison. C’est ce qu’ils ont du ressentir, après cette grande affaire de Future Gate qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a été au cœur des débats.
En prison, tu n’es pas que physiquement incarcéré, ta pensée l’est également. Entre quatre murs, accompagné de la solitude, dérangé par le silence assourdissent et tourmenté par l’attente, ton état psychologique ne peut que se dégrader.
Le cri de détresse de leurs familles
La maman de Farouk Boudjemline, plus connu sous le nom de Rifka, a fait passer un message émouvant sur les réseaux sociaux, publié par le frère de ce dernier. Sa maman s’est exprimée quant à l’état anéanti de son fils, touchée et hantée par les questions qu’il lui posait, auxquelles elle n’avait pas de réponses. « Maman, tu sais que nous n’avons rien fait de mal, je suis ton fils, tu me connais», « Maman, sortirons-nous un jour d’ici ? », « les gens nous ont oublié ? », « Maman, tu sais qu’une journée en prison est aussi longue qu’une semaine dehors ? », « nous sommes à bout, quand je vois l’état de Stanley, ça me tue encore plus » a-t-on lu dans la lettre.
Quant à Numidia « elle s’est éteinte comme une bougie, son sourire a définitivement quitté son visage, elle utilisait ses dernières forces pour garder la face devant maman« , a confié sa sœur en story Instagram.