L’affaire de l’arnaque des étudiants algériens, « influencés » par une publicité mensongère sur les réseaux sociaux, soulève des questions qui vont bien au-delà de l’aspect inédit de cette affaire. Le volet juridique devant régir cette activité est désormais au centre des débats.
Si cette affaire est basée sur une arnaque menée par une société fictive, la publicité mensongère, et donc illicite, menée sur les réseaux sociaux, voire par des médias, a fortement contribué à piéger les 75 étudiants et leurs parents.
Par conséquent, la mise en place d’un cadre juridique bien défini, devant régir l’activité des influenceurs, devient carrément une nécessité. Des experts juridiques mettent en avant un vide juridique en la matière, tout en appelant à la nécessité d’y remédier.
Interroger par la chaîne 3 de la Radio nationale, le spécialiste en droit pénal des affaires, le Pr Ali Mebroukine affirme que « sur le plan juridique, il y a un vide qu’il faut absolument combler pour protéger ces personnes ». Cela devra également protéger « les influenceurs de bonne foi ».
Selon lui, « il faut créer un code déontologique qui permette aux influenceurs de respecter les principes de transparence et de s’assurer que leur publicité ne soit pas illicite ». Ainsi, au-delà de l’aspect inédit de cette affaire, le spécialiste plaide pour la mise en place d’une charte éthique pour guider l’activité publicitaire des influenceurs.
Quelle responsabilité pour les influenceurs dans l’affaire ?
Lors de leurs témoignages devant la justice, diffusés par des médias, les « influenceurs » mis en cause dans le cadre de cette affaire, ont avoué avoir perçu d’importantes sommes en dinars et en devises, en contrepartie de la promotion des services de l’agence « Future Gate ».
À ce propos, le Pr Ali Mebroukine a mis en avant la responsabilité de ces influenceurs. Selon lui, aux yeux de la loi, « l’auteur principal du délit et le complice sont au même pied d’égalité ». Au-delà des chefs d’inculpation portés à leur encontre, ces sommes « peuvent également peser sur le verdit », ajoute-t-il.
Pour rappel, les chefs d’inculpation portés à l’encontre des mis en cause dans le cadre de cette affaire sont : « association de malfaiteurs, traite d’êtres humains, violation de la législation relative aux mouvements de fonds vers et depuis l’étranger, abus de confiance, recel… ».
Rappelant également qu’après l’audition des accusés et des victimes pendant près de 13 heures, le juge d’instruction a ordonné le placement de 11 mis en cause en détention provisoire et de 3 autres sous contrôle judiciaire.