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Le 20 mai 2018, Andrès Iniesta jouait son dernier match sous les couleurs du Barça, là où il est considéré comme l’une de ses légendes vivantes. Une sortie grandiose, puisque le génie espagnol clôture une carrière de 20 ans avec les Blaugarana par un titre en Liga et une Coupe du Roi. Mais avec la Roja, ce ne fut pas le plus bel adieu. Après l’élimination au stade des 8es de finale face à la Russie (1-1, 3-4 aux TAB), il part avec un goût d’inachevé après 131 apparitions et 13 buts, dont celui «historique et victorieux» en 2010 face aux Pays-Bas offrant à son pays sa première couronne planétaire. Cela fait de lui le quatrième Espagnol le plus capé, devancé par Iker Casillas, Sergio Ramos et Xavi Hernandez. Avec la Roja, il a remporté 96 matchs, concédé 15 nuls et subi 15 défaites, ce qui est énorme… mais logique. «J’aurais aimé lui offrir une fin différente. C’est un joueur qui a marqué l’histoire de notre football»… Cette phrase vient de son compatriote et capitaine, Segio Ramos, qui laisse la rivalité Barça – Real de côté pour tirer un chapeau bas à celui qui a forcé le respect de toutes les galeries des adversaires des Blaugrana et de la Roja, depuis presque deux décennies. Son rôle et son impact se font ressentir lorsqu’il ne joue pas. Il laisse un vide immense sur le terrain, qu’aucun autre joueur ne peut combler. Son remplaçant endosse, chaque fois, une grande responsabilité, celle de remplacer un joueur «irremplaçable».
Le rendez-vous face à la Russie, dimanche, a été marqué par un fait inédit: Iniesta a débuté sur le banc avec l’Espagne pour la première fois depuis 12 ans. Fernando Hierro lui avait préféré Marcos Asensio. Un choix qui, au finish, s’est avéré infructueux puisque sa sélection avait bien eu besoin d’un énième coup de génie de son maître à jouer.
L’un des symboles de la légendaire «tiki-taka barcelonaise» méritait une toute autre sortie, tout le monde en est d’accord, mais cela n’enlève en rien à sa modestie, sa technique élégante mais aussi sa parole mesurée, lui qui est l’un des joueurs les plus doués que l’Espagne ait enfantés.
A 34 ans, «Don Andres», qui entamera une nouvelle aventure au Japon, avec Vissel Kobe, refuse de mourir et veut prendre encore du plaisir à toucher au ballon et surtout à ravir les galeries.
Le football espagnol perd, ainsi, un de ses grands atouts, érigé au rang de «patrimoine de l’humanité» par son ancien coéquipier et entraîneur, Luis Enrique. Iniesta n’a jamais cherché à attirer sur lui les feux de la rampe, se faisant toujours discret, laissant son talent et ses prouesses parler… encore et toujours.