Initiative de Ibrahimi, Ali Yahia et Benyellès : La classe politique réagit

Initiative de Ibrahimi, Ali Yahia et Benyellès : La classe politique réagit

L’initiative de sortie de crise des trois personnalités nationales Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour et Rachid Benyellès, rendue publique hier, et qui porte un appel à l’ouverture d’un dialogue adressé à l’état-major de l’ANP, a fait réagir bon nombre de partis politiques que nous avons contactés.

Soufiane Djilali, président de Jil Jadid : «Il est temps qu’il y ait un vrai dialogue»
Pour Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, son parti « soutient cette initiative parce qu’il est temps maintenant qu’il y ait un vrai dialogue et une concertation, entre le pouvoir et les différents acteurs politiques, personnalités nationales, société civile et universitaires». Selon Djilali, contacté hier, ce pouvoir est représenté actuellement par «l’Institution militaire», ajoutant que l’ouverture d’un dialogue est nécessaire  «après que chacun ait proposé sa propre solution de sortie de crise politique actuelle. Ce dialogue portera les revendications du peuple et il sera une vraie sortie de crise», affirme notre interlocuteur.

Benlarbi Samir, activiste politique: «Une initiative qui répond aux revendications du peuple»
L’activiste Samir Benlarbi nous a affirmé hier que la solution de sortie de crise à la quelle est confronté le pays est « d’ouvrir un dialogue sérieux et efficace avec tous les acteurs politiques et nationaux. La solution consiste à organiser des élections présidentielles transparentes et libres où le peuple peut pratiquer sa souveraineté ». Ceci, selon Benlarbi, ne se réalisera que par une « période de transition sous la présidence de personnalités indépendantes n’ayant jamais participé au pouvoir durant les vingt (20) dernières années ». Évidement, «je soutiens cette initiative qui rapporte les mêmes revendications annoncées depuis le début du mouvement pacifique du 22 février dernier», nous a-t-il affirmé, en ajoutant : «On ne peut pas sortir de la crise sans laisser des personnalités nationales pour présider cette période en préparant des présidentielles sous la supervision d’une commission indépendante d’organisation des élections», conclut l’ex-membre du mouvement Barakat.

Hakim Belahcel, PS du FFS : «Seule l’élection d’une Constituante peut garantir une vraie transition»
Le Premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Hakim Belahcel, estime que «l’essence de son parti c’est de construire un rapport de force politique à même d’imposer des solutions pacifiques, les moins coûteuses pour le pays et pour le peuple». En indiquant que ces solutions « ne peuvent pas être envisageables sans dialogue et sans compromis politique. Il demeure que, malheureusement, le pouvoir continue à ruser et à manœuvrer en fabriquant de faux dialogues et en imposant une feuille de route qui est diamétralement opposée aux aspirations légitimes du peuple révolté». Le PS du FFS affirme que son parti est pour un « pacte politique public et transparent qui imposera une sortie de crise consensuelle. Nos convictions nous poussent à croire profondément que seule l’élection d’une assemblée constituante souveraine est à même de garantir une vraie transition démocratique », nous a-t-il précisé.

Fetta Saddat, député RCD : «Nous  déplorons la remise des commandes entre les mains de l’armée»
D’après la députée du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Fetta Saddat, « ces personnalités (Ibrahimi, Ali Yahia, Benyellès) sont libres de proposer ce quelles considèrent comme étant opportun» mais, poursuit-t-elle, « il ne faut pas tourner le dos aux revendications du peuple qui réclame l’application des articles 7 et 8. En tous cas, dans toute initiative, «le peuple reste le seul arbitre. Et dans ladite lettre nous  déplorons de rendre les commandes entre les mains de l’Armée alors qu’elle a des prérogatives constitutionnelles très claires », dénonce la députée du RCD. Pour elle, si l’Armée s’ingère dans les affaires politiques du pays «on fera face à des dépassements dangereux».

Ahmed Saddouk, député MSP : «Nous encourageons l’initiative»
De son côté, le chef du groupe parlementaire du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), Ahmed Saddouk, nous a manifesté son «soutien» total et son «encouragement » à cette initiative en déclarant «l’Armée devra assumer la gérance du dialogue et ceci a toujours été notre demande. À chaque fois on a appelé à l’ouverture d’un vrai dialogue avec l’Institution militaire et pas avec Abdelkader Bensalah, chef d’État par intérim ». Notre interlocuteur ajoutera qu’«il faut aller vers une nouvelle étape. On ne veut pas perdre plus de temps et rater des opportunités. Le vrai dialogue se fait avec le vrai  pouvoir», réaffirme-t-il.
Propos recueillis par Sarah Oubraham