Initié par la coordination de trois associations de Bordj, Béjaïa et Sétif : Le projet de développement durable tomberait-il à l’eau ?

Initié par la coordination de trois associations de Bordj, Béjaïa et Sétif : Le projet de développement durable tomberait-il à l’eau ?

Tout le monde est d’accord, l’Algérie post-pétrole reposera sur deux alternatives, aussi impérieuses que durables, l’agriculture et le tourisme. Autour de ce thème, et à l’initiative de la coordination de trois associations des wilayas de Bordj, Sétif et Béjaïa, s’est articulée une journée d’étude, tenue il y a quelques années, à l’université d’El Annasser, animée par des enseignants des universités de Sétif et Béjaïa et des chercheurs de l’université d’El Annasser de Bordj, en coordination avec les bureaux d’études et des laboratoires de recherche sur le développement durable.

Il s’agit des associations d’Oued Mehadjer de Bordj, Bousellem de Sétif et Soummam de Béjaïa. Au cœur de cette journée d’étude, le désenclavement de la région Nord, à cheval entre les trois wilayas, à travers un axe routier de 80 km avec deux tunnels et plusieurs ponts.

Un axe qui devait relier Medjana à Akbou, passant par les communes de Colla, Djaâfra et El Main, avec des ramifications touchant 25 communes, soit une population de plus de 300 000 habitants, qui y accèderont une fois réalisé. Le pont d’Ath Halla, long de 122 mètres, enjambant l’oued Mehadjar, la seule infrastructure réceptionnée en 2016 après un flagrant retard. Mais elle facilite la jonction entre les communes de Djaafra, Guenzet et Tamokra, affiliées, respectivement, à Bordj, Sétif et Béjaïa. Sinon, le projet peine à voir le jour et l’espoir des populations s’évapore.

Sur le sujet, nous avons questionné Kamel Guettari, ingénieur agronome et membre de ladite coordination, qui nous répondra, non sans amertume : « Nous avions remis tout un dossier au Premier ministre Sellal lors de son déplacement dans la wilaya de Bordj, en 2014, un projet auquel il avait donné son accord initial. Et peu de temps après, un appel d’offres avait été lancé dans un quotidien national, exigeant un bureau d’études hautement qualifié. Sauf que le projet a coïncidé avec le début de la crise économique. Du coup, il a été suspendu.

Ce serait un sacrilège de laisser tomber une telle opportunité susceptible de générer un impact économique considérable sur toute la région. Nous sommes conscients de la morosité économique, mais les pouvoirs publics devraient faire un effort, ne serait-ce que dans la réalisation d’une tranche pour donner espoir aux populations locales. Nous empruntons les mêmes chemins tracés depuis des décennies. Or la France coloniale les avait tracés pour mieux dominer et faire main basse sur les populations et non pour les désenclaver », regrette-t-il. n