La première journée sur le plan cancer 2015-2019 initiée par le CHU Docteur-Hassani a été organisée hier à la salle de conférences de la bibliothèque Kebbati-Ahmed.
La rencontre a été animée par le professeur Jean-Paul Grangaud, spécialiste en pédiatrie, le professeur en épidémiologie du cancer au CHU de Sidi Bel Abbès, Abdelkarim Soulimane, et le professeur en biochimie, le Dr Zitouni.
L’objectif du plan cancer 2015-2019 est de réduire la morbidité et la mortalité par le cancer et l’amélioration de la qualité de vie des malades pendant et après le traitement, notamment en ce qui concerne le choc que le malade subit pendant ou après le traitement, qui peut l’inciter à rechuter facilement, selon les spécialistes.
Les intervenants ont mis l’accent sur les axes stratégiques pour lutter contre le cancer, car selon les statistiques présentées, 40 à 50 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année à l’échelle nationale, et sur 100 000 habitants, 84 cas trouvent la mort annuellement.
Pour Sidi Bel Abbès, le registre de base du nombre de cancéreux natifs de la wilaya, sans compter le nombre des malades qui viennent en consultation des villes limitrophes, est de 701 cas, dira le professeur Soulimane.
Sachant que la population locale est estimée à 660 000 habitants, cela veut dire que le nombre de cas dépistés connaîtra dans les années à venir une hausse alarmante, puisque la population est en train de vieillir aussi.
Le plan cancer repose, selon les intervenants, sur l’amélioration de la prévention contre le facteur de risques, l’amélioration du dépistage et du diagnostic, la redynamisation du traitement, l’organisation de l’orientation et l’accompagnement du malade, la lutte contre le tabagisme, l’amélioration du diagnostic du cancer du sein qui représente 50% de l’ensemble des types de cancer en Algérie, et aussi le diagnostic du cancer anatono-cytopathologie, avec la disponibilité d’un laboratoire répondant aux normes dans chaque wilaya du pays.
Dans cette optique, les conférenciers ont mis l’accent sur l’importance du renforcement de la formation des médecins généralistes et spécialistes, dotés des moyens matériels pour une meilleure prise en charge du malade, et la redynamisation de la chimiothérapie, de la radiothérapie et de la chirurgie, en rappelant que l’Etat a débloqué au titre du budget d’exploitation des CAC et unités d’oncologie 101,889 milliards de dinars, ainsi que 10,785 milliards de dinars au titre des investissements et modernisation et du renouvellement des infrastructures, outre 66 milliards de dinars pour le programme d’investissement en cours.
Priorité au dépistage
D’après les intervenants, le dépistage reste le seul moyen d’éviter la chirurgie et de mutiler une partie du corps, comme c’est le cas du cancer du sein, car si on fait un dépistage précoce de ce genre de cancer, «on aura recours à des techniques moins agressives en chirurgie si on arrive à enlever uniquement la tumeur sans toucher à l’organe», dira le professeur Soulimane, qui a tenu à préciser que le taux de cancer en Algérie est moins inquiétant par rapport aux pays développés, mais le danger est là dans les années à venir et il est primordial de renforcer la coordination entre tous les secteurs, médecins, associations, chercheurs, chirurgiens privés et publics, pour pouvoir sauver des vies.
S. D.