Jeudi matin, à l’instar des autres wilayas du pays, Oran s’était préparée à une journée placée sous le signe du scrutin. Elections législatives obligent, les établissements scolaires du primaire et quelques collèges s’étaient mis à l’heure électorale.
Une tournée à cet effet nous mènera vers les centres Taha Hocine, El Mokrani, Tayeb El Mehadji et Mouloud Feraoun. Pour une grande partie des électeurs inscrits dans ces centres de vote, les choses se sont déroulées le plus normalement du monde mais pour d’autres, et ils sont nombreux, le scrutin ne s’est pas déroulé comme à l’accoutumée, et pour cause.
Des électeurs inscrits dans ces établissements depuis de nombreuses années et qui ont l’habitude d’y voter en bonne et due forme n’ont tout simplement pas trouvé leurs noms sur les listes. Ce phénomène s’est fait remarquer aux alentours de 10h du matin pour prendre une ampleur conséquente au fil des heures.
Ceci engendra une incompréhension totale auprès des oubliés. «Cela fait plus de vingt ans que je viens voter dans ce centre. Vingt ans que je trouve facilement mon nom, dans la même salle qui est notée sur ma carte d’électeur, et ce, sans le moindre problème. Aujourd’hui, on vient me dire que mon nom est introuvable.
C’est à devenir fou», dira un citoyen rencontré au centre de vote El Mokrani. Comme ce citoyen, ils étaient nombreux ceux qui n’ont pas trouvé leurs noms sur les listes. A l’école primaire Taha Hocine, la directrice de l’établissement dira à cet effet :«Nous avons été dans l’obligation de refuser un nombre incalculable de citoyens qui n’ont pas trouvé leurs noms sur les listes électorales malgré le fait qu’ils soient des habitués de ce centre.
Nous avons informé les service de la Daïra dès que nous avons remarqué que ce phénomène prenait une ampleur inquiétante». Même son de cloche du côté de l’établissement scolaire Mouloud Feraoun où la directrice, là aussi, était impuissante face à des électeurs privés des urnes. De leur côté, les électeurs concernés étaient particulièrement frustrés et ne se faisaient pas prier pour laisser éclater leur colère. «Pendant plus d’un mois, on n’a pas cessé de nous répéter qu’il fallait voter.
Que le 10 mai 2012 était un rendezvous qu’il ne fallait pas rater. Aujourd’hui, je me présente pour voter et je ne trouve pas mon nom sur la liste. Pourtant, je n’ai ni déménagé ni changé de domicile», dira un citoyen, dépité, rencontré au centre de vote Mouloud Feraoun. Avant-hier, donc, ce sont des citoyens frustrés et en colère que nous avons rencontrés.
Des électeurs qui, au lieu d’accomplir leur devoir de citoyen, se retrouvaient alignés en file indienne devant le bureau du chef de centre pour essayer de trouver une réponse à leurs interrogations. En effet, à l’heure où les salles de vote enregistraient peu de monde, les bureaux des différents chefs de centre étaient particulièrement sollicités par des électeurs offusqués et qui se sont juré de ne plus jamais voter.
Belouzaa Adjila