Insertion sociale des détenus: Un guide pour mieux cadrer les partenaires associatifs

Insertion sociale des détenus: Un guide pour mieux cadrer les partenaires associatifs

L’administration pénitentiaire compte beaucoup sur l’implication de la société civile dans le processus de la réinsertion sociale des détenus. Un guide destiné à la société civile sera justement mis en place afin de renforcer cette prise en charge et d’assurer une meilleure coordination.

Rym Nasri – Alger (Le Soir) – La réinsertion sociale des détenus nécessite l’implication de la société civile. Il est question de répondre davantage aux préoccupations et attentes de cette frange de la société qui, souvent, souffre de marginalisation. Pour ce faire, le directeur général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion insiste sur la mise en place d’un guide destiné pour la société civile afin, dit-il, «d’ancrer les contours de la coopération entre la société civile et l’administration des établissements pénitentiaires pour une prise en charge plus efficace et une meilleure coordination».

Intervenant hier, lors de la conférence nationale sur l’appui de la société civile à la réinsertion des détenus, tenue à l’hôtel Mercure à Alger, Mokhtar Felioune précise que ce guide sera la feuille de route qui déterminera les secteurs où les associations pourraient intervenir pour accompagner le détenu et l’aider dans sa réinsertion dans la société. «Il définira également les parcours de coopération avec l’administration pénitentiaire, les établissements pénitentiaires et les services extérieurs de réinsertion des détenus», ajoute-t-il.

Pour lui, l’implication de la société est «complémentaire» aux efforts des pouvoirs publics dont «on ne peut se passer».

Outre l’insertion sociale des détenus, le travail avec les partenaires associatifs permettra aussi de contribuer à élargir le nombre d’opportunités dans le cadre de la prévention de la récidive.

Spécialisée dans l’accompagnement et la création de l’entreprise et l’insertion professionnelle, l’Association «L’Accompagnateur» a tenu justement à apporter sa contribution dans le processus de l’insertion sociale des détenus.

Son président, Azzedine Chibani, estime que l’accompagnement des détenus en Algérie se fait malheureusement en retard. «Il faut que l’incarcéré soit accompagné dès le début de sa détention car à sa remise en liberté, il est souvent dans le flou et ne sait pas quoi faire, où aller et d’où commencer», dit-il.

Il rappelle ainsi le projet lancé par son association au centre pénitentiaire d’El Harrach. «Cette première expérience a permis à 22 détenus de prendre part à un atelier dont l’objectif est d’apprendre à créer un projet innovant. Le détenu doit développer son modèle économique, découvrir le parcours réel de création d’entreprise sur le terrain et comment passer d’une activité normale à une activité innovante», explique-t-il.

Selon lui, cet atelier permettra de donner plus de visibilité et de créer une motivation chez ces incarcérés qui sont souvent réticents à l’emploi dans les entreprises à leur sortie de prison. «Ils préfèrent créer une activité génératrice de revenu.»

L’initiative vise ainsi à booster ces détenus à développer une idée à créer leur projet qui sera mis en œuvre à leur sortie. Et là, ajoute-t-il, «nous assurons également un accompagnement à chaque porteur de projet après sa sortie».

Le président de l’association «L’Accompagnateur» affirme, en outre, qu’un autre projet est prévu prochainement et concernera les femmes détenues.

Ry. N.