Instagram, une nouvelle arme contre les troubles alimentaires ?

Instagram, une nouvelle arme contre les troubles alimentaires ?

Les patients qui arrivent à un certain point du processus de guérison peuvent bénéficier du suivi et des encouragements des communautés en ligne.

Publier la photo de son repas sur le réseau social Instagram représente un geste ordinaire pour certains, mais il peut prendre la forme d’un outil de lutte contre l’anorexie pour d’autres. Pointés du doigt en France lors du débat concernant l’amendement au projet de loi santé concernant les sites incitant à l’anorexie en 2015, internet et les réseaux sociaux ne cessent de prouver que, dans certaines situations, ils sont bénéfiques.

C’est le cas pour la jeune canadienne de 24 ans Jordane Giguère, dont le site du Huffington Post Quebec raconte l’histoire. Alors qu’elle combat l’anorexie depuis dix ans, son compte Instagram l’accompagne dans sa bataille depuis janvier 2015, comme un journal intime. « C’est arrivé à un moment où ça allait vraiment mal. Je sortais de l’hôpital, puis je me sentais vraiment seule. Avec les suivis qui ne sont pas toujours adéquats et pas toujours très serrés lorsqu’on sort de l’hôpital, j’ai trouvé Instagram, un peu comme étant un groupe de soutien à portée de main », explique-t-elle.

Un complément de sociabilité

Une méthode bénéfique, certes, mais uniquement à un certain moment du processus de guérison, précisent les experts interrogés par le Huffington Post. Les patients en symbiose avec la maladie vont consulter internet dans le but de trouver des astuces pour perdre du poids. Mais les réseaux sociaux offrent un véritable suivi pour les personnes qui souhaitent s’en sortir.

Les spécialistes français du projet de recherche Anamia partagent ce point de vue. Dans un rapport publié en 2013, ils expliquent que « l’apologie de l’anorexie est loin de représenter la totalité des postures et des pratiques dans ces communautés. De manière générale, ces sites représentent un complément de sociabilité pour leurs membres, des lieux où ils construisent des réseaux de solidarité pour accéder à des formes de soutien et d’entraide qui ne seraient pas disponibles autrement, et qui s’ajoutent à l’offre de soins proposée par les systèmes de santé. »