Beaucoup de médecins, notamment des Algériens, vont en France pour une meilleure qualité de vie, mais aussi dans l’espoir d’exercer leur métier avec plus d’aisance. Cependant, la désillusion fait vite surface quand ces jeunes rencontrent les obstacles auxquels ils doivent faire face.
En effet, d’après les propos de l’AFP rapportés par France 24, les médecins qui ne sont pas diplômés au sein de l’Union européenne se retrouvent vite désespérés, et pensent même a « abandonner ».
Ils doivent « entreprendre un vrai parcours du combattant », entre procédures administratives diverses, examens très sélectifs et divers autres obstacles. S’ils veulent prétendre aux mêmes postes et aux mêmes conditions que les médecins issues d’un cursus européen, ils doivent s’y plier.
Certains médecins témoignent de cette injustice, comme ce spécialiste en chirurgie orthopédique et traumatologie d’origine algérienne qui révèle « cette hypocrisie ». Il affirme opérer plus de 400 personnes par an, et même former des internes tout en ayant un contrat dit « précaire ». De plus, ses compétences à l’international sont reconnues au vu des congrès auxquels il participe en plus d’être membre de dix sociétés savantes.
Un nombre de médecins conséquent, pour la plupart rémunérés « à bas prix »
Le nombre de médecins venant de pays étrangers à l’Union européennes qui exercent cette profession au sein des hôpitaux publics en France est conséquent et pour la plupart, ils ne disposent que de contrats précaires très loin de ceux dont bénéficient leurs confrères européens. En effet, près de 5.000 praticiens sont dans ce cas, avec des salaires nettement inférieurs.
Dans ce contexte, un médecin témoigne à son tour. La spécialiste révèle être cheffe de service, directrice d’un centre dédié à la prise en charge des enfants mais aussi enseignante à la fac, en plus de publier des articles dans des revues scientifiques. Malgré ce palmarès des plus glorieux, elle a « l’impression qu’ils n’ont pas lu son dossier » et que les français veulent « des médecins à bas prix ».
D’ailleurs, suite à la crise sanitaire de la COVID-19 qui avait sollicité et mobilisé le corps médical au plus haut point, plusieurs grands noms de la médecine avaient plaidé la cause des médecins diplômés hors union européennes. Ils avaient demandé « la reconnaissance de la République pour leur engagement » connaissant les risques de la pandémie, la fatigue, et la charge mentale tout cela avec « salaire dérisoire ».
Ces mêmes médecins, lassés de la situation plus qu’insupportable, s’étaient regroupés en juin dernier devant le ministère de la Santé à Paris dans le but de rappeler au gouvernement qu’ils « n’avaient que trop attendu les validations de leur autorisation d’exercice en France ».
1200 médecins algériens quittent l’Algérie pour la France
C’est le 5 février 2022 que le président de syndicat national des praticiens de le santé publique (snpsp), le Dr Lyes Merabet, a révélé ce chiffre par le biais d’une publication sur son profil Facebook officiel.
Ces praticiens de toutes spécialités confondues ont tous réussi dans un concours d’équivalence, ce qui leur permet de quitter l’Algérie et de s’installer en France, une triste nouvelle pour le pays qui a grandement besoin de son corps médical.