«La moitié des patients atteints de diabète de type 2 en Algérie souffrait d’insuffisance rénale chronique», ont affirmé récemment plusieurs spécialistes en diabétologie, précisant que le jeûne du mois de Ramadhan pouvait exposer ces patients à de graves complications, notamment au niveau de la rétine ou des vaisseaux sanguins.
Lors d’une conférence sur «Le diabète et le jeûne du mois de Ramadhan», organisée par l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, en coordination avec l’Établissement public de santé de proximité (EPSP) de Kouba à El-Hamma, Alger, la néphrologue Mouna Kheireddine a mis l’accent sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce du diabète, afin d’éviter d’éventuelles complications, dont l’insuffisance rénale chronique provoquée par une mauvaise prise en charge du diabète, notamment de type 2.
Dans ce sens, le Dr Kheireddine a appelé les diabétiques à adopter un régime alimentaire diététique et équilibré en protéines, à boire des quantités importantes d’eau minérale et à éviter les aliments gras et les boissons gazeuses.
Le docteur Fethi Benachenhou, spécialiste en diététique, a quant à lui appelé les diabétiques à consulter le diabétologue avant le mois de Ramadhan, pour suivre un régime alimentaire équilibré et respecter le dosage des médicaments prescrits suivant un calendrier défini, afin d’éviter de graves complications. Face à la hausse croissante des diabétiques en Algérie (plus de 4 millions), il a dit qu’il était plus que nécessaire d’effectuer, tous les trois mois, des analyses périodiques pour contrôler les taux de glycémie et de protéines dans le sang, de consommer les protéines et le sucre avec modération et de boire une eau riche en calcium, en évitant les fromages qui causent l’accumulation du phosphore et de l’acidité dans les reins.
Dr Hamitouche a mis en garde les diabétiques, durant le mois de Ramadhan, contre les risques d’une déshydratation, d’une hypertension ou d’une hypotension, en raison du non-respect des recommandations du médecin traitant, soulignant que les services d’urgences accueillaient un taux de 50% de diabétiques durant le mois sacré, suite à des complications.
«Les complications du jeûne des diabétiques apparaissent après le Ramadhan, dont le pied diabétique, les lésions oculaires (rétinopathie), les maladies cardiovasculaires et autres, en dépit des campagnes de sensibilisation», a-t-il souligné, insistant sur la prévention qui est nécessaire pour éviter d’éventuelles complications, surtout avec la hausse de la facture de prise en charge du diabète.
La directrice de l’EPSP de Kouba, Igoulalene Melha, a rappelé que «le principal objectif de cette campagne était de souligner les risques et complications du jeûne sur les diabétiques, de diagnostiquer de nouveaux cas de diabète, notamment durant le mois de ramadhan et de prodiguer des conseils sur les risques du jeûne sur les diabétiques».
Le président de l’Association des diabétiques de la wilaya d’Alger, Fayçal Ouhda, a indiqué que «les campagnes de sensibilisation avaient pour objectifs la prévention et le suivi de l’état de santé des diabétiques, lors du Ramadhan, notamment à travers la consultation du médecin traitant pour leur donner les orientations à suivre lors du jeûne, outre l’adoption d’un mode alimentaire équilibré, la pratique du sport et la lutte contre le tabagisme».