Insuffisances en série dans la prise en charge des Hadjis: L’incapacité de l’Arabie saoudite avérée

Insuffisances en série dans la prise en charge des Hadjis: L’incapacité de l’Arabie saoudite avérée

dj«Je n’accuse pas les autorités algériennes qui font de leur mieux. J’accuse les autorités de l’Arabie saoudite qui encaissent des centaines de milliards chaque année, mais ne font rien pour améliorer la situation», déplore Ali.

3 heures de chaîne pour prendre son repas au restaurant situé au 3e étage d’un immeuble, des nuits passées à la belle étoile, des bousculades sur les moyens de transport, des hadjis qui évacuent sur leurs dos leurs camarades souffrant aux infirmeries, des sit-in de contestation en pleine nuit devant les administrations des hôtels. Ce sont là les images que diffusent en boucle et en direct ces jours-ci des chaînes de télévision privées de plusieurs pays musulmans sur le quotidien des hadjis -très âgés de surcroît- se trouvant en Terre sainte pour accomplir l’un des piliers du Hadj. Les images sont affreuses et émeuvent tous les spectateurs. «On m’a rappelé mes années de fac quand j’étais à la cité universitaire Taleb-Abderrahmnane de Ben Aknoun», commente un internaute algérien ces images sur son compte Facebook, jurant qu’il ne supporte pas de les regarder et il les zappe à chaque fois quand il tombe sur elles. «Je ferme mes yeux de honte en les voyant», ajoute un autre adepte des réseaux sociaux sur son mur.

Pour les familles ayant un membre en Terre sainte, c’est une véritable torture qu’ils subissent en regardant ces images et reportages, nous ont témoigné plusieurs familles. «J’ai mal en les regardant. J’ai mon père âgé de 75 ans là-bas», dira sur un ton d’amertume Hocine, âgé d’une trentaine d’années, rencontré dans un café à Kouba (Alger). «Depuis qu’on diffuse ces images, je n’ai pas eu de sommeil», témoigne de son côté Ali, la quarantaine, ayant envoyé, en compagnie de son oncle, sa mère âgée de 80 ans au Hadj. Selon Ali, le premier responsable de cette situation, ce ne sont pas les autorités algériennes, mais c’est l’Arabie saoudite.«Je n’accuse pas les autorités algériennes pour leur incompétence. Celles-ci font ce qu’elles peuvent et essayent de s’adapter au mieux avec les moyens et infrastructures existants dans ce pays. J’accuse les autorités de l’Arabie saoudite qui encaissent des centaines de milliards chaque année, mais ne font rien pour améliorer la situation», clame-t-il, exhortant les autorités algériennes et celles des pays musulmans à exercer une pression sur les autorités de l’Arabie saoudite afin d’investir l’argent encaissé dans la réalisation de nouvelles infrastructures d’hébergement, de restauration et des moyens de transport. Pour Ali, ce n’est que de cette façon que les choses pourront s’améliorer.

«Les autorités de l’Arabie saoudite sont incorrigibles»,dit-il. Dans ce sens, il faut dire que plusieurs pays ont dénoncé par le passé l’immobilisme de l’Arabie saoudite quant à la prise en charge de ces volets. Des pays comme l’Iran et l’Egypte n’ont pas hésité à appeler à revoir l’organisation du Hadj. La meilleure façon de réussir le déroulement du Hadj, selon eux,est la participation de tous les pays musulmans à son organisation. Pour l’ayatallah Khamenei, premier guide suprême de l’Iran, la disqualification de l’Arabie saoudite de l’organisation du Hadj, est une urgence. Car, l’Arabie saoudite depuis quelques années ne s’occupe plus de l’organisation du Hadj et tout ce qui l’intéresse dans l’organisation de ce pilier c’est son côté politique. La preuve est l’incident de la grue ayant eu lieu l’année dernière et ayant coûté la vie à des centaines de hadjis. Ainsi et pour exprimer leur mécontentement, les autorités iraniennes ont décidé de boycotter le Hadj 2016. «Nous attachons une importance particulière à la sécurité de nos pèlerins.

Nous avons accordé un délai de quatre mois aux autorités de l’Arabie saoudite pour parvenir à un accord quant à l’organisation du Hadj, mais l’accord n’a pas été atteint», a déclaré le ministre des Affaires religieuses de l’Iran, M.Akhata au mois de mai dernier, en déclarant officiellement le boycott du Hadj. L’autre point qui laisse beaucoup de pays musulmans critiquer l’Arabie saoudite quant à sa politique unilatérale dans l’organisation du Hadj, est la limitation des quotas de hadjis pour chaque pays. Cette politique est problématique dans la mesure où elle crée une sorte de tension, chaque année, dans les pays musulmans où, faut-il le dire, dans certains pays, des personnes voulant se rendre aux lieux recourent à la corruption du personnel en charge de cette question. L’un des pays qui souffre le plus de cette citation, est l’Algérie. L’Algérie qui compte 40 millions d’habitants n’a le droit d’envoyer jusque-là que 28.000 hadjis par an. Les autorités de l’Arabie saoudite ont été interpellées à maintes reprises pour revoir en hausse ce nombre, mais en vain.