Tout le monde roule pour la voiture autonome en Californie. Après Apple, Google, Uber ou Tesla c’est au tour d’Intel de montrer de quoi il est capable. Le fabricant de processeurs, qui a racheté il y a un mois MobilEye pour 15 milliards de dollars, vient de présenter le premier exemplaire d’une série d’une quarantaine de véhicules à conduite hautement automatisée (HAD).
Ce modèle est le fruit d’une collaboration avec BMW, et ce n’est qu’un début. Lors de cette présentation, Doug Davis, vice-président et directeur général de l’Automated Driving Group (ADG) d’Intel, a révélé son intention de « produire en série des véhicules hautement ou pleinement automatisés d’ici 2021 ».
Un partenariat avec le service de cartographie Here
Le dirigeant a aussi expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une collaboration exclusive avec le constructeur allemand. Pour créer sa plateforme, Intel a également travaillé avec l’équipementier Delphi, avec Ericsson et avec Here, le service cartographie du consortium fondé par BMW, Audi et Mercedes. « Nous faisons aujourd’hui la démonstration concrète de cette plateforme, et préparons son arrivée sur le marché pour permettre à d’autres constructeurs et fournisseurs d’accélérer leurs propres programmes ».
Doug Davis a aussi précisé que, contrairement à ce que beaucoup croyaient, cet exemplaire doté d’un système Intel n’était pas le premier à prendre la route. Il a révélé que des « centaines de véhicules » dotés des technologies d’Intel circulaient déjà. « Tous les constructeurs ne révèlent pas nécessairement la technologie qui propulse le ‘cerveau’ de leurs voitures test. Mais le fait est que nombre d’entre eux utilisent Intel », a-t-il dévoilé sans toutefois indiquer qui étaient ces constructeurs.
Récupérer les données pour une intelligence artificielle
La stratégie d’Intel ne se limite pas aux équipements, mais vise aussi à récupérer des données en créant une infrastructure qui permettra de les analyser. Cette opération demande de la puissance de calcul puisque, comme l’indique la société, un véhicule génère 4 téraoctets de données en une heure et demie de circulation qu’il faut acheminer vers un datacenter dans le « cloud ».
Intel met donc au point une connexion 5G dédiée à l’auto, ainsi que des logiciels dédiés à ses technologies de communication, aux capteurs MobilEye et à ses processeurs. Et l’ensemble de ces informations alimentera une intelligence artificielle capable de remplacer un conducteur. « Il faut bien garder à l’esprit que la voiture autonome n’est pas un jeu », indique Doug Davis. « Ces voitures qui pensent et agissent sans intervention humaine doivent le faire de façon fiable et sûre. L’intelligence nécessaire pour permettre cette sécurité et cette fiabilité va au-delà de la seule vision informatique ».