INTEMPÉRIES À ANNABA : Craintes d’un remake des graves inondations de janvier 2019

INTEMPÉRIES À ANNABA : Craintes d’un remake des graves inondations de janvier 2019

A l’approche des grandes pluies automnales, les citoyens d’Annaba appréhendent, à juste titre d’ailleurs, un remake des inondations ravageuses du mois de janvier 2019, ayant causé des pertes en vies humaines et de grands dégâts matériels estimés à plusieurs milliards de dinars, dont l’arrêt de la production du complexe sidérurgique
d’El Hadjar durant 15 jours, causant 2,5 milliards de dinars de perte.
Des cités entières isolées, sans eau ni électricité pendant une dizaine de jours, alimentées en produits de première nécessité par zodiac de la Protection civile. Inondation de plus de 5 000 hectares de culture céréalière, du bétail emporté par les flots, des routes nationales et chemins de wilaya coupés à la circulation pendant des jours… Et les quelques minutes de chutes de pluie de ces derniers jours, pourtant peu importantes en quantité, ayant provoqué des dégâts fort heureusement moindres que ceux enregistrés dans d’autres régions du pays, renforcent les craintes d’une population qui garde toujours à l’esprit ces journées désastreuses de janvier 2019. D’autant plus que leur ville est située, par endroits, en dessous du niveau de la mer.
Les récentes pluies tombées en petite quantité, certes, ont quand même permis à l‘eau de pénétrer dans quelques maisons et établissements scolaires et inonder des routes sans faire de dégâts, cette fois-ci. Mais le sera-t-il durant les prochains mois d’automne et d’hiver ? Surtout que les services de la météorologie nationale annoncent déjà un mois d’octobre très pluvieux. Lors de sa visite d’inspection post-inondations de janvier 2019, des promesses ont été faites par Nouredine Bedoui, alors ministre de l’Intérieur. Il était accompagné des ministres des Travaux publics, des Transports et des Ressources en eau, durant cette période, respectivement Zaâlane et Necib,
Plusieurs mesures pour protéger la ville et sa région des inondations ont été annoncées lors de cette visite.
Il y avait dans le lot : l’édification d’un barrage écréteur à Bougantas, en amont de la cité 5-Juillet, dans la plaine ouest, la plus touchée par le déluge destructeur du début de l’année en cours. Ce barrage aura pour fonction la collecte des eaux pluviales et la maîtrise de leur débit vers l’oued Bouhdid qui débouche justement sur cette cité. Il coûtera 4,5 milliards de dinars et sera mis en service au bout de 36 mois.
La date du premier coup de pioche pour sa réalisation était même annoncée par un cadre supérieur des ressources en eau au début du mois d’avril 2019. Près de six mois après, rien n’a été fait. La faisabilité de ce projet a été renouvelée récemment lors de la visite de travail du nouveau ministre des Ressources en eau, Ali Hammam, qui a également annoncé l’octroi d’une enveloppe financière de 200 millions de dinars pour le curage des oueds traversant plusieurs cités de la ville.
Autre problème préoccupant à Annaba en période d’averses de pluie, l’angoisse omniprésente des familles logées dans du vieux bâti datant de l’époque coloniale et même avant. Il existe encore dans la vieille ville ou place d’Armes des constructions édifiées durant la période ottomane. Certaines ont été restaurées par leurs propriétaires mais d’autres se trouvent dans un état de dégradation avancée. Des effondrements d’immeubles dans cette partie de la ville et même dans d’autres vieux quartiers ont été enregistrés ces dernières années, notamment en période de grandes pluies. Il y a eu plusieurs décès parmi les occupants de ces immeubles vétustes.
Le plus douloureux a été l’effondrement d’un immeuble causant la mort, sous les décombres, de tout une famille, composée du père, de la mère, et d’une petite fille âgée de 3 ans.
Tous ces drames n’ont malheureusement pas fait réagir les responsables au niveau local ou central. Pourtant, des recommandations d’experts pour une protection efficace de la ville des inondations, maintes fois émises, ne semblent pas être suivies d’effet par ces responsables.
A. Bouacha